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Internet dope le trafic de médicaments

Les ventes en ligne illégales de médicaments ont explosé en 2004 selon l’Organe International de Contrôle des Stupéfiants.

Le réseau des réseaux serait-il en passe de devenir l’un des plus gros dealers au monde ? En tous cas, l’Organe international de contrôle de stupéfiants (OICS) alerte les gouvernements dans son rapport annuel publié
ce mercredi 2 mars. Les ventes illégales sur Internet de produits pharmaceutiques, contenant ou non des stupéfiants ou des substances psychotropes, ont explosé en 2004.Sans chiffrer précisément le phénomène, l’OICS estime que ‘ plusieurs milliards de doses de médicaments sont vendues chaque année ‘ via des officines en ligne ou par des réseaux de trafiquants. Ils
‘ sont de plus en plus souvent proposés et vendus illicitement par ces pharmacies établies sur Internet sans les ordonnances requises. Non seulement, elles contreviennent à la réglementation internationale et nationale, mais elles
mettent en outre gravement en danger la santé de leurs clients. ‘
Selon l’OICS, des études menées outre-Atlantique auraient démontré que la vente des médicaments qui nécessitent une ordonnance est plus importante dans les officines en ligne (autorisées aux Etats-Unis mais pas en France) que
dans les établissements traditionnels, et ce bien que leur coût soit plus élevé sur Internet. Les autorités internationales y voient la preuve que ces produits pharmaceutiques ne sont pas destinés à des fins médicales. Internet se substitue aux
réseaux de trafics de stupéfiants démantelés par les autorités.

Faux contraceptifs, faux Viagra…

L’OICS est d’autant plus inquiet que les médicaments les plus vendus sont ceux susceptibles de créer chez le patient une accoutumance et des abus. ‘ Certains opioïdes, […] et des
stimulants comme les amphétamines ou des benzodiazépines
[molécule présente dans les anxiolytiques, NDLR] figurent parmi les produits plus vendus par les pharmacies illicites sur Internet ‘. En outre, les clients
de ces officines mettent leur santé en danger dans la mesure où certains des produits vendus ne proviennent pas de laboratoires pharmaceutiques légaux.Aux Etats-Unis, la Food and Drugs Administration a déjà démantelé plusieurs réseaux de contrefaçon de médicaments. En février 2004, elle obtenait la fermeture d’un site
commercialisant de faux patchs contraceptifs. En France, les douanes saisissaient en juin 2004 près de 300 000 comprimés de faux Viagra commercialisés sous le nom évocateur
d’Erecta. En août, le laboratoire Pzifer
portait plainte contre 25 officines en ligne proposant à la vente un ersatz de sa miraculeuse pilule bleue.L’OICS enjoint les Etats à multiplier les contrôles ‘ auprès de fournisseurs établis et reconnus, les autorités peuvent effectivement empêcher les envois destinés aux pharmacies sur Internet non
autorisées ‘.
Afin d’endiguer le phénomène, il en appelle également à une plus grande coopération entre les Etats, mais également entre les organisations internationales concernées tels lorganisation mondiale des douanes,
Interpol, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ou encore l’union postale universelle. Une réunion entre ces différents organismes pourrait se tenir prochainement, afin de définir une action conjointe.

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Hélène Puel