Le marché de l’informatique décisionnelle a enregistré 35% de croissance en 1998 pour un chiffre d’affaires de 3,3 milliards de francs, selon Pierre Audouin Conseil. Les entreprises souhaitent en effet devenir de plus en plus réactives. Les services totalisent 60% du marché, le reste va aux logiciels. Les SSII recherchent donc des compétences en intégration et en conseil. Les éditeurs veulent des développeurs capables de démocratiser leurs logiciels ou d’en élargir le champ d’application.La majorité des projets se limitent à l’une des fonctions opérationnelles des entreprises: marketing, commercial, finances… Pour les mettre en place, les SSII recourent à des spécialistes de l’acquisition de données et à des experts logiciel capables de raisonner en termes de métier. Les virtuoses de l’alimentation des data warehouses savent collecter, nettoyer et rassembler des données hétérogènes physiquement ou logiquement issues de bases de production. “C’est un métier complexe, pour lequel il faut des ingénieurs familiers de la programmation et très expérimentés”, indique Jean-Bernard Nonnon, responsable du pôle décisionnel chez Cap Gemini.Les logiciels permettent d’automatiser certains transferts, mais le résidu reste complexe à traiter. Pour les SSII, l’évaluation du budget de ce poste reste délicat. Malgré l’homogénéisation apportée par les ERP, “ce travail subsistera toujours, le processus d’alimentation d’un data warehouse ne cesse d’être évolutif”, poursuit Jean-Bernard Nonnon. Chez les utilisateurs, il faut, en plus, suivre l’internationalisation, les fusions et les acquisitions des entreprises. Pour Sopra, la montée de l’intelligence économique, qui utilisera les flux captés sur Internet ou sur des caisses enregistreuses, fera appel à d’autres spécialistes de la saisie.Enfin, en matière de conseil, les SSII veulent pouvoir s’appuyer sur des experts métier, connaissant parfaitement les différents logiciels de restitution. Ils doivent être capables de recommander le mieux adapté et de le paramétrer en fonction du secteur d’activité et du rôle opérationnel de leur client. Les éditeurs de logiciels demandent aux développeurs une compréhension du métier et des connaissances marketing pour présenter les données dans une optique de communication et d’image. Pour Stéphane Querel, d’Actuate Software, lenjeu devient “la diffusion large et rapide des informations à travers Internet pour des clients pas nécessairement maîtrisés”. Cette tendance à la démocratisation touche aussi les analyses à base de cubes multidimensionnels, constate Patrick Lutgé, de Cognos. Là, il faut des développeurs capables de porter les programmes sur PC et serveurs Web. Dans le haut de gamme, les éditeurs qui se consacrent au data mining et aux algorithmes permettant de façonner les données, recherchent des experts en logique floue, capables de modéliser à partir de critères qualitatifs et non plus simplement quantitatifs.
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