Illectronisme : un fléau qui touche dix millions de Français

Se servir d'un ordinateur, voter en ligne, acheter un billet de train ou regarder une vidéo sur YouTube peut vous sembler évident. Ce n'est pas le cas pour 15 % de la population française.
L’illectronisme va-il devenir le mal du XXIe siècle ? Vous ne savez pas ce que c’est ? Il s'agit de l’incapacité à utiliser des ressources numériques et à accéder à leurs contenus. Selon Bernard Benhamou, délégué aux usages de l’Internet pour le ministère de la Recherche et de l’Economie numérique, près de 15 % des Français en souffrent, soit près de 10 millions de personnes.
Slate, qui rapporte l’information, souligne que cet illectronisme est étroitement corrélé à l’illettrisme puisque 90% du contenu trouvé sur le Net est du texte. Mais d’autres facteurs, comme le coût (frein invoqué par 42 % des personnes interrogées) et la complexité de l’outil informatique, sont à prendre en compte, selon une étude réalisée en 2011 par le Credoc [document PDF].
Et la proportion de personnes souffrant de ce handicap risque d’augmenter. « Il s’agit d’une machine qui change de configuration en permanence. Contrairement à un grille-pain ou un fer à repasser, où un bouton est égal à une fonction, sur Internet un bouton correspond à une multitude de fonctions », déclare Bernard Benhamou à Slate. Les nouveaux médias évoluant sans cesse, certaines catégories de personnes ont du mal à suivre. Les personnes âgées ou celles au foyer, par exemple. Autre catégorie concernée : certains jeunes, pourtant nés avec les nouvelles technologies, qui n’ont qu’une connaissance partielle et essentiellement ludique de ces outils.
Pour Gérard Valenduc, codirecteur du centre de recherche Travail et technologies, interrogé par le site Atlantico, l’illectronisme peut entraîner un phénomène d’exclusion sociale. En particulier dans le monde du travail, mais aussi dans la sphère personnelle. Certaines personnes peuvent avoir des difficultés à voter en ligne ou à se renseigner sur les horaires des salles de cinéma, par exemple.
Formation et démocratisation des outils

La solution passe, comme pour l’illettrisme – grande cause nationale 2013 –, par la formation. La formation à l’école pour commencer. Un brevet et un certificat informatique ont ainsi été mis en place par l’Education nationale depuis 2001. Mais le travail doit être poursuivi à l’université, en entreprise ou dans des associations. L'Académie des sciences vient d'ailleurs de rendre un rapport [document PDF] sur la nécessité d'un enseignement d'informatique structuré et adapté au monde d'aujourd'hui dans notre pays. Depuis l'école primaire jusqu'à l'université.
Parmi les programmes mis en place, la délégation aux usages de l’Internet a lancé, avec l’Agence nouvelle des solidarités actives, un projet « TIC et insertion » visant à diminuer la fracture numérique en formant des travailleurs pauvres ou des bénéficiaires du RSA aux technologies du Web. Autre initiative, à Mulhouse, depuis plusieurs années, la Maison de l’emploi et de la formation s’attache à rendre les usagers autonomes dans le domaine informatique par le biais d’ateliers.
Mais pour certains experts, la solution viendra aussi de la démocratisation des outils numériques. Comme les tablettes par exemple. Leur ergonomie et leur côté ludique poussera sans doute plus de personnes vers les TIC. Une baisse de leur prix également.
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Informatika
En licence j'ai croisé des étudiants incapables d'écrire une phrase sans faire 15 fautes.
Si on donne le bac à ces gens là, faut pas s'étonner de leur illettrisme et de leur incapacité à se servir correctement du net par la suite.
Pour les autres l'état ne fait rien: comment voulez vous qu'un état apprenne à ses habitants à se servir d'internet alors même que ceux qui gouvernent l'état ne comprenne même pas de quoi il s'agit?
Faut virer les vieux réacs et mettre des jeunes à la place qui comprennent les enjeux du net. Sinon la fracture numérique se transformera en fosse, en abime, en vide intersidéral qui va mettre de côté tout une partie de la population. -
jav16
Ce n'est pas beaucoup si on considère que selon l'INSEE "En 2011, 16 % des personnes de 18 à 65 ans résidant en France métropolitaine éprouvent des difficultés dans les domaines fondamentaux de l?écrit, et pour 11 % ces difficultés sont graves ou fortes."
Ce n'est pas beaucoup si on considère que 4.800.000 personnes sont en dessous du seuil de pauvreté et n'ont donc les moyens ni de s'équiper et se connecter,ni les moyens d'acheter un billet d'avion et même de travailler avec ou sans ordinateur.
Quelle solution ? D'abord retrouver une économie qui ne fonctionne pas pour elle-même mais pour tous, autrement dit une économie au service de la société et non l'inverse. -
gefalo
Je me suis mis a l'informatique a 65 ans quand j'en ai eu besoin pour rester en contact avec mes enfants repartis sur trois autres continents (avant je n'avais que le fax,car tous les pays n'ont pas de courant ou de telephones en permanence et je ne parle pas couramment toutes les langues africaines, asiatiques ou sud-americaines!). J'ai construit des dizaines d'ordinateurs (AMD puis INtel) que j'ai offert a des jeunes, mais je suis incapable de prendre un billet de chemin de fer et de me servir correctement d'un smartphone tant il y a de choses inutiles dessus (et toujours l'impression: pourquoi faire simple quand on peut faire complique)et meme je m'abstiens parfois de voter parce que je ne sais pas ce qui se passe quand j'appuie sur une touche- et c'est le seul choix "democratique" que l'on me consent- mais j'ai 78 ans et ne suis pas illettre et me moque de beaucoup de neologismes qui n'ont pour but que de nous faire croire que nous sommes depasses et bons a jeter.
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CharlesPetit
C'est bizarre, mais voter en ligne, me parait plutôt être un handicap pour la démocratie... Maintenant ce que j'en dis c'est que je n'ai rien à foutre de Facebook et autres pseudo binz social, ne trouve absolument pas normal que pour avoir des billets à bas prix à la SNCF iDTGV il faille passer obligatoirement par le Net et alors faire sa déclaration fiscale par internet, vu la complexité du système des multi-formulaires Français, je ne ferrai jamais une déclaration en ligne. Au fait je peux me faire reconnaitre comme handicapé ? Ou est ce que pour faire la demande il faut passer obligatoirement par le Net... D'ailleurs, étrange mais certaines personnes se passent très bien du fatras électronique et pourtant ils réussissent à vivre sans... Mais comment font-ils demanderons les handicapés de l'assistance électronique perpétuelle, qui sans ne savent plus rien faire et ont perdus toute autonomie personnelle.
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