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Il est petit, mais il voit large

Kodak l’étonnant V705, appareil ultracompact doté d’un objectif à très grand angle.

La firme américaine continue d’explorer les possibilités offertes par l’intégration de deux objectifs dans ses appareils ultracompacts Easyshare. Après l’innovant V570, suivi du V610 et de son remarquable zoom 10x miniaturisé, c’est donc au tour du V705 de voir le jour. Cette fois-ci, point de nouvel exploit : Kodak s’est contenté de reprendre la base du V570, qui se démarquait par un zoom 3x (équivalent 39-117 mm), couplé à un second objectif fixe de très courte focale (équivalent 23 mm).

On bénéficie donc toujours d’un angle de champ bien plus large que ceux des appareils habituels, permettant de faire « rentrer » dans le cadre l’intégralité de la scène observée. L’unique différence entre les deux modèles est l’apport de 2 millions de pixels sur le capteur, qui atteint donc une définition de 7 Mpix. Simple argument marketing ?

C’est ce que l’on pourrait penser quand on sait que la qualité d’image assez moyenne de ces bijoux ne permet pas vraiment de faire des agrandissements de qualité. En effet, ceux-ci font allègrement passer le style et la compacité avant la qualité optique, et ce n’est pas quelques pixels de plus qui peuvent rendre les images plus nettes. En revanche, on peut peut-être trouver un intérêt à cette surenchère si l’on se penche sur le fonctionnement du V705 : l’appareil ne possède pas de zoom optique pour couvrir les focales intermédiaires entre les deux objectifs, comprises entre 23 et 39 mm. Celles-ci sont pourtant les plus utilisées dans la pratique.

Le V705 fait donc appel à un zoom numérique pour combler cette lacune. En cadrant, vous n’y verrez que du feu car le zoom optique prend le relais de manière continue, mais les photos prises entre ces deux focales verront leur définition diminuer. Et pour cause, le zoom numérique ne fait que recadrer l’image sur le capteur. Voilà pourquoi ces 2 mégapixels sont toujours bon à prendre : plus on aura de pixels au départ, moins la dégradation sera visible, y compris sur des tirages aux formats classiques. Pour une fois que la course aux pixels est un peu justifiée…

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Julien Bolle