Où en est l’informatisation des unités de soins ? La plupart des unités de soins sont aujourd’hui informatisées, de façon plus ou moins complète, mais rares sont celles qui communiquent avec les autres services de l’hôpital.Ce retard est-il imputable aux fournisseurs informatique, ou à leurs solutions ? Il n’y a pas de produits standards capables de communiquer. Les solutions n’ont pas été diffusées industriellement. On en compte presque autant que d’établissements. Enfin, les fournisseurs, pas certains de leur retour sur investissement, ont souvent mis sur le marché des produits incomplets.Comment allez-vous travailler dans ce contexte ? Nous avons choisi le mode projet. Le groupement, qui dispose d’une équipe de six permanents dont deux directeurs de projet, assure la maîtrise d’ouvrage. La maîtrise d’?”uvre sera assurée par des groupes de travail constitués d’utilisateurs adhérents, de consultants et de partenaires du système d’information de santé. Objectif : produire les spécifications fonctionnelles que les établissements pourront intégrer dans leurs appels d’offres.Votre plan stratégique a retenu une vingtaine de projets. Lesquels démarreront début 2001 ? Trois projets doivent voir le jour : l’identification du patient, la gestion des annuaires des professionnels de santé et la cartographie des flux à l’intérieur comme à l’extérieur de l’hôpital. Des plates-formes de démonstration seront mises en place pour que les industriels puissent montrer l’interopérabilité de leurs solutions.Comment accompagnerez-vous le changement dans les établissements ? Notre action reposera sur la communication de nos travaux. En mars, nous ouvrirons un site web sur lequel se tiendront des forums de discussion. Nous ferons des visites en région pour dispenser informations et conseils, et nous organiserons une journée des adhérents. Enfin, nous réaliserons des guides méthodologiques – par exemple pour l’aide à la décision – et nous assurerons la veille technologique. L’objectif est de montrer aux directeurs des établissements que le système d’information est stratégique et obéit à des méthodes et à des règles spécifiques.Que pensez-vous du développement, aux Etats-Unis, des portails de santé ? La France se dirige vers ce modèle. Le projet de loi sur la modernisation du système de santé qui sera discuté par le Parlement au printemps prévoit, en effet, la possibilité pour les patients d’accéder à l’ensemble des informations les concernant. Mais l’Europe est dotée d’une culture de protection des données médicales plus poussée qu’outre-Atlantique. Cet accès pourrait s’effectuer par l’intermédiaire de tiers de confiance, par exemple les médecins traitants. Ce thème sera abordé par l’un des groupes de travail qui verront le jour en 2002, dans le cadre du projet de gestion des connaissances.(*) Créé en mars pour cinq ans, le GMSIH (Groupement pour la modernisation du système d’information hospitalier) devrait réunir fin décembre trois cents adhérents. Sa mission : donner des avis à l’Etat et favoriser l’élaboration de normes et de standards.
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