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Haro sur la voix sur IP !

Pour protéger leurs revenus, certains fournisseurs d’accès sont tentés d’empêcher leurs abonnés d’utiliser des logiciels de voix sur IP. Pour cela, ils font appel à des systèmes très perfectionnés encore en
développement.

Téléphoner en France vers les postes fixes sans compter, voila ce que promet la VoIP, ou plus clairement, la voix sur IP. Des FAI (Free, Neuf Télécom et compagnie) aux start-up (Skype et Wengo), en passant par les éditeurs de logiciels
de messagerie instantanée (Yahoo et Microsoft), toutes les sociétés high-tech ou presque proposent des offres de téléphonie en voix sur IP à des prix cassés.Tout le monde devrait s’en réjouir : le consommateur, qui fait des économies, et lesdites sociétés, qui réalisent un joli chiffre d’affaires. Tout le monde ou presque. Car la voix sur IP, outre les économies qu’elle
entraîne, permet aussi de passer facilement d’un opérateur de téléphonie à l’autre. Il suffit d’installer un logiciel sur son PC pour devenir client d’un nouvel opérateur.Exemple : je suis client de Free, j’utilise l’offre de téléphonie de la Freebox. Mais je découvre qu’un opérateur me permet de téléphoner encore moins cher que Free, j’installe son logiciel et
 ?” tout en conservant ma connexion ADSL chez Free ?”, je peux passer mes appels par l’intermédiaire de ce nouvel opérateur. C’est très embêtant pour Free, qui avait projeté que j’utiliserais son service de
téléphonie.Pour lutter contre ce phénomène, les fournisseurs d’accès à Internet américains ont demandé aux chercheurs de plancher sur des solutions qui permettraient de bloquer ou, mieux, de dégrader la qualité de la voix sur IP. Objectif
de ces fournisseurs d’accès : obliger leurs clients à utiliser leur propre solution.La société Narus dispose déjà d’un produit répondant à ces attentes. Installé dans le c?”ur du réseau d’un fournisseur d’accès, il interdit les appels en voix sur IP avec
Skype ou introduit de la latence (un blanc de 1 à 2 secondes avant le début des conversations).Mais concevoir un outil comme celui-la n’est pas sans difficultés. Car, pour passer facilement au travers des pare-feu, les logiciels de téléphonie IP ‘ déguisent ‘ les paquets de données
‘ voix ‘ en paquets de données semblant transporter des données Web.Du coup, pour bloquer ou dégrader la voix sur IP, les laboratoires des différents équipementiers télécoms qui travaillent sur le sujet doivent concevoir des mécanismes évolués de reconnaissance pour distinguer les paquets voix des
autres. Le but : distinguer, parmi un flot de paquets émis et reçus par un abonné, ceux qui présentent les caractéristiques types de la voix sur IP. Par exemple, le fait que l’abonné envoie des paquets (il parle), puis qu’il en reçoive
(il écoute), en alternance, sans échanger de paquets dans les deux sens simultanément (on parle rarement lorsque l’on écoute)…* Rédacteur en chef adjoint de l’Ordinateur IndividuelProchaine chronique mardi 29 novembre

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Alain Steinmann*