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Harmony met Java en open source

Sun soutient officieusement la machine virtuelle créée par la fondation Apache. Harmony pourrait contribuer à ‘ standardiser ‘ Java.

Après avoir développé en moins de dix-huit mois
Geronimo, un serveur d’applications J2EE, la fondation Apache se lance dans un nouveau projet pharaonique : une version open source de Java. Baptisé
Harmony, ce projet a reçu l’aval officieux de Sun, qui n’est pour l’instant ni pour, ni contre.Harmony vise à fédérer les initiatives open source et propriétaires proposant une machine virtuelle Java (JVM) et un socle Java 2 Standard Edition 5 (J2SE) sous licence Apache 2.0. Pour mémoire, J2SE
regroupe un ensemble de bibliothèques de fonctions qui accélèrent et standardisent les développements pour les postes utilisateurs. C’est aussi le socle de base de J2EE.

IBM veut imposer un socle Java open source

Cette annonce fait suite à un conflit qui oppose IBM et Sun depuis plus d’un an. A l’époque, IBM avait invité Sun à développer les prochaines versions de Java (JVM et JDK) sur un mode communautaire. Mais Sun a refusé,
préférant continuer à développer seul l’implémentation de référence des standards édictés par le JCP.IBM a donc annoncé quelques semaines plus tard sa propre technologie de développement d’applications Java pour le poste client :
Workplace Client Technology Rich Edition. Basée sur une JVM et un socle Eclipse RCP, elle enrichit J2SE de fonctions non standards.Cette technologie connaît un franc succès, car elle est plus productive pour le développeur et s’exécute plus rapidement sur le poste de l’utilisateur. En soutenant fortement Eclipse RCP, IBM et la communauté Eclipse sont
en passe de provoquer un véritable schisme. Ils contribuent à ‘ déstandardiser ‘ le socle de développement des applications clientes.Dans ce contexte, Harmony mettrait fin aux querelles des éditeurs et des communautés open source en fédérant les initiatives au sein d’un projet commun, qui deviendrait à coup sûr un standard de fait. Harmony
serait ainsi le ‘ Linux de Java ‘ et contribuerait à harmoniser le niveau de portabilité, de performance et de fiabilité du langage.La valeur ajoutée des éditeurs comme IBM et BEA ne serait plus de développer en totalité une JVM et un JDK chacun dans leur coin. Elle résiderait plutôt dans leur capacité à adapter un socle commun à des contextes particuliers
 ?” AIX sous PowerPC ?” ou à fournir des fonctions avancées telles que le clustering.Les communautés open source sont conscientes de ces enjeux. Harmony a déjà obtenu le soutien des principaux projets open source du domaine : entre autres, Classpath, iKVM, Kaffe et GCJ.
‘ Des discussions intenses ont déjà lieu pour la résolution des problèmes de licences liées à Classpath. Apache, Classpath et Kaffe travaillent déjà ensemble depuis des mois ‘, illustre Sylvain Wallez, directeur
R&D d’Anyware Technologies et vice-président de la fondation Apache.

Les grands éditeurs ne se pronocent pas

En outre, des discussions sont en cours avec les grands éditeurs de JVM propriétaires. ‘ Le soutien d’un gros éditeur de JVM ?” IBM, BEA, Sun ?” viabiliserait fortement le
projet ‘,
note Didier Girard, expert Java et directeur technique de la SSII Improve. Pour l’instant, aucun ne s’est engagé officiellement. ‘ Développer une JVM est un travail complexe et lourd. Nous
n’avons pas une quantité illimitée de développeurs. Nous ne savons pas encore si nous participerons à Harmony. La nature de la contribution éventuelle de Sun reste à définir ‘,
indique Alexis Moussine-Pouchkine, architecte
Java Web Services chez Sun France.IBM, BEA et Sun ont quelques mois pour se décider. Harmony demandera en effet au minimum deux à trois ans de développement…

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Frédéric Bordage