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Google inaugure ce soir son « Lab » culturel à Paris

Paris sera le siège culturel de Google qui étrenne ce soir son « Lab ». Un espace accueillant les ingénieurs de son Institut culturel, des artistes et des professionnels de la culture.

Jusqu’ici Paris abritait l’Unesco, l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture. Dès ce soir, la capitale française comptera également le « Lab » de Google dans les locaux de son siège français au 8 rue de Londres dans le 9e arrondissement. Un lieu rattaché à l’Institut culturel de Google, une plate-forme en ligne dirigée depuis deux ans par Amit Sood depuis Londres.

Une mini Villa Médicis

Le « Lab », ce sera un peu la Villa Médicis de Google qui tient à recevoir des artistes en résidence. Débauché du Château de Versailles, c’est Laurent Gaveau qui gère le lieu. A la disposition des artistes, un atelier flambant neuf qui ressemble à un FabLab version deluxe. On y trouve notamment une station de capture 3D, un appareil photo Gigapixels, une imprimante 3D et une découpe laser. Si cet espace ne sera pas ouvert au public, il abritera malgré tout une programmation avec des débats, des séminaires et des cessions de formation destinés aux professionnels de la culture et de l’éducation.

Le QG des ingénieurs de l’Institut culturel

A côté du Lab, les 23 ingénieurs qui planchent depuis maintenant deux ans déjà sur la plate-forme web de l’Institut culturel. Supervisés par le Français Anselm Baird-Smith, ces experts vont continuer à développer des outils en ligne mais aussi se mettre à disposition des artistes et institutions pour les aider à développer des prototypes et des projets numériques. C’est le cas, par exemple, avec le Musée du Quai Branly qui a commencé à faire scanner certaines de ces pièces en 3D. On peut ainsi manipuler les œuvres virtuellement à sa guise sur un écran tactile installé au « Lab ».

Jusqu’à maintenant, l’Institut culturel de Google comportait trois thématiques : les « World Wonders », qui répertorient des sites d’exceptions comme les quais de Seine, « les événements historiques » qui rassemblent des expositions temporaires en ligne, et surtout, l’Art Project.

Ce dernier constitue une sorte de galerie virtuelle permettant à l’internaute de se promener à l’intérieur d’un musée via Street view et d’accéder à ses collections numérisées. La résolution des images est si bonne que l’on peut, par exemple, zoomer dans un portrait de Marie-Antoinette jusqu’à distinguer le plus infime coup de pinceau. Et l’outil de recherche est bluffant : il permet de comparer des milliers d’œuvres et même de sélectionner des documents à partir d’un mot clef. Si vous tapez « or », Google vous affiche toutes les œuvres en or numérisées sur sa plate-forme. Ce qui explique qu’à ce jour, plus de 300 musées ou événements aient souhaité bénéficier des services du géant américain comme le festival de la photo de Delhi ou encore le musée de la monnaie de Paris.

Le plus intéressant reste à venir. Google devrait mettre ses outils à disposition du grand public à court terme. Et la Google Open Gallery a de quoi faire rêver. C’est une interface qui permet de mettre très facilement en ligne photos, vidéos et textes et de créer ensuite ses propres expositions virtuelles en intégrant également Street View.

« Nous voulons démocratiser la culture », n’ont cessé de répéter les porte-paroles de Google lors de la conférence de presse. Si personne ne croit aux intentions totalement philanthropiques de la firme américaine, difficile pour les établissements culturels de ne pas collaborer avec une société qui offre autant de possibilités de mettre en valeur leur patrimoine sur le web.

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Amélie Charnay