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Gemplus : la restructuration à marche forcée

Lors d’une assemblée générale houleuse, le nouveau patron de Gemplus a demandé du temps à ses actionnaires. Les résultats du premier trimestre font état d’une légère amélioration. Reste que le Fisc réclame à Gemplus France
la somme colossale de 120 millions d’euros.

Gemplus sortira-t-elle de la tourmente ? Alex Mandl, qui pilote le numéro un mondial de la carte à puce depuis septembre 2002, n’en doute pas et mène une restructuration et un plan d’économie drastique de
180 millions d’euros par an.Les résultats du premier trimestre 2003 accusent une perte nette de 37,9 millions d’euros, mais font néanmoins apparaître une légère amélioration du résultat d’exploitation (+4,1 %).Si l’efficacité du plan d’Alex Mandl doit encore faire ses preuves, le contraste avec ses deux prédécesseurs, Ron Mackintosh et Antonio Perez, lui est pour le moment favorable. Mais, en plus du difficile chantier de
restructuration, Gemplus doit aussi faire face à plusieurs dossiers brûlants.

Une notification fiscale de 120 millions d’euros

Ancien administrateur de Gemplus, mais toujours actionnaire, Ziad Takkieddine a rappelé, lors de l’assemblée générale des actionnaires qui s’est tenue hier, que Gemplus était sous le coup de plusieurs enquêtes
administratives, dont les suites pourraient contrarier les plans du nouveau patron.Hormis l’enquête mandatée par le tribunal de
commerce de Marseille et celle de la COB ?” démentie par Dominique Vignon (président du conseil d’administration) -, Ziad Takkieddine fait aussi mention d’une
notification de redressement fiscal d’un montant de 120 millions deuros à l’encontre de Gemplus France et d’un projet d’enquête parlementaire.Le
rapport d’activité 2002 de Gemplus mentionne bien l’existence de cette notification et précise que ‘ l’essentiel du
redressement fiscal porte sur les transactions intercompagnies ‘
. Dominique Vignon estime cependant que Gemplus sera en mesure de prouver sa bonne foi et de réduire sensiblement les montants réclamés par le Fisc.Quant à l’enquête parlementaire, il ne s’agit pour le moment que d’une
proposition de résolution sur Gemplus et l’avenir de la carte à puce en France, déposée par les sénateurs Marie-Claude
Beaudeau (PC) et les membres du groupe Communiste Républicain et Citoyen. Cette résolution doit encore être examinée par plusieurs commissions avant d’être proposée au vote.Alex Mandl devra donc non seulement redresser la situation financière de Gemplus, mais également donner des gages à tous ceux qui s’inquiètent que l’entreprise puisse être démantelée.

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David Prud'homme et Frantz Grenier