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Free s’achète un permis pour le haut-débit sans fil

Iliad, la maison mère du fournisseur d’accès Internet, met la main sur la seule licence nationale WiMAX. Détenue par Altitude Télécom, celle-ci permettait d’apporter le haut-débit dans les zones isolées qui n’y avaient pas
droit.

Déjà, la semaine dernière, il s’agissait de la technologie
préconisée par le ministre de l’Industrie aux opérateurs télécoms et FAI pour rivaliser avec France Télécom sur le marché du haut-débit. Depuis lundi 5 septembre, le
WiMAX est aussi la plus importante acquisition de Free et de sa maison mère Iliad. Celle-ci vient en effet de mettre la main sur Altitude Télécom, la seule société en France à
disposer d’une licence l’autorisant à arroser le territoire en haut-débit sans fil. Une denrée rare qui permettait à son PDG, en avril 2004, de
promettre un accès Internet sans fil de 1 Mbit/s à 39 euros dans le courant 2005. Une aubaine pour les internautes encore privés de haut-débit.75 Mbit/s dans un rayon de 50 kilomètres en théorie, 10 Mbit/s sur 20 kilomètres en pratique, le tout par les airs, le WiMAX a aujourd’hui le vent en poupe (sans être pour autant
standardisé). Plusieurs départements, comme
l’Orne et
la Vendée, ont fait le choix de cette technologie pour proposer le haut-débit sur l’ensemble de leur territoire, là où les liaisons en cuivre ne suivent pas. Avec un seul
interlocuteur possible : Altitude Télécom, la proie de Free.Cette société normande avait en effet fait l’acquisition d’une licence nationale WiMAX (alors dénommé BLR) à l’époque où la technologie n’intéressait plus grand-monde. Et s’était
retrouvée seule sur ce marché. Le WiMAX suscitant dorénavant beaucoup plus d’attention, l’Arcep (ex-ART) a récemment décidé
d’attribuer de nouvelles licences d’utilisation des fréquences liées à cette technologie, mais uniquement région par région.

Bloquer la voie aux concurrents

‘ WiMAX est une technologie qui nous paraît intéressante, explique Olivier Rosenfeld, le directeur financier de la société. En achetant Altitude, nous avons voulu sécuriser l’accès à sa
licence. ‘
Plutôt que de concourir pour l’acquisition des futures licences régionales, Free a préféré mettre la main sur la licence nationale. Le montant de l’achat n’a pas été révélé. Selon Les Échos, il
serait de quelques dizaines de millions d’euros.Dans le même temps, la société récupère aussi les activités grand public d’Altitude, en l’occurrence le fournisseur d’accès à Internet Normandnet. Tout le reste, soit les services à destination des entreprises et des collectivités,
reste entre les mains de la société normande. Comme les autres grands fournisseurs d’accès à Internet, Free reste discret quant à ses projets pour le WiMAX. ‘ On ne sait pas quelle forme ça va prendre, poursuit
Olivier Rosenfeld. Simplement, il s’agira d’un projet à horizon trois-cinq ans. A court terme, il ne devrait donc rien se passer. ‘Mais Iliad bloque surtout la voie à ses concurrents. A l’instar de ce qu’il pratique dans le haut-débit fixe, Free n’a, au moins pour l’instant, pas l’intention d’autoriser d’autres sociétés à louer sa licence WiMAX. Un fournisseur
d’accès Internet désireux de ne pas laisser de zones blanches dans sa couverture du haut-débit devra donc soit obtenir des licences dans chaque région, soit boucher les trous avec les détenteurs de ces licences locales. Des négociations auxquelles
échappera Free, seul opérateur WiMAX national.

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Ludovic Nachury