Passer au contenu

Free : le combat de la 3G est lancé

Détenteur d’une licence 3G trois ans après les autres opérateurs mobiles, le trublion du Web se lance dans une course contre la montre. Face aux ténors du secteur, rien n’est gagné !

Le vendredi 18 décembre 2009 est à marquer d’une pierre blanche pour Iliad. Ce jour-là, le propriétaire des marques Free et Alice a en effet été désigné par l’Arcep, l’Autorité de régulation du secteur des télécommunications, comme le quatrième opérateur de téléphonie mobile en France. Après son échec en 2007, Free met enfin le pied à l’étrier et peut concrétiser un rêve qui lui tient à cœur : jouer les trublions dans le mobile comme il a su si bien le faire dans le secteur de l’Internet. Les réactions et les recours juridiques des trois opérateurs actuels auprès du Conseil d’État et de la Commission européenne n’y ont rien changé. Ils ont en revanche vite fait comprendre aux observateurs du marché que la partie sera très rude pour le nouvel entrant. Alors que les grands pays européens ont quatre opérateurs, voire cinq dans le cas du Royaume-Uni, le “ gâteau français ” de la téléphonie mobile était jusqu’à ce 18 décembre une chasse fort bien gardée. “ Le prix moyen que payent les consommateurs de téléphonie mobile en France, qu’ils téléphonent peu ou moyennement, est supérieur à celui que payent les consommateurs des autres grands pays européens, de taille comparable ”, avait souligné le président de l’Arcep, Jean-Ludovic Silicani, lors de l’attribution de la licence 3G à Iliad. Ce qui en soi justifie cette décision pour les consommateurs que nous sommes.Cela étant, Free est désormais lié par un certain nombre d’engagements qu’il a contractés auprès de l’Arcep. Et non des moindres ! Le plus délicat d’entre eux est de se doter d’un réseau mobile dans un délai imparti : moins de deux années pour couvrir un quart de la population afin de pouvoir négocier ensuite avec les autres opérateurs un droit d’“ itinérance ” sur leurs réseaux. Et huit ans pour atteindre une couverture de 90 % de la population. Dans la construction de ce réseau, l’implantation d’antennes relais, en temps et en heure, va jouer un rôle crucial. Les opérateurs doivent parfois négocier jusqu’à trois ans avec les détenteurs de “ points hauts ” ? toits, clochers et pylônes ? pour pouvoir y installer leurs antennes. Ces points hauts sont stratégiques, car ils assurent la plus large couverture. Iliad devra partager un certain nombre d’entre eux avec les opérateurs actuels… Une situation qui n’est pas sans rappeler l’ouverture des multiplexeurs DSlam de France Telecom à la concurrence pour les opérations de dégroupage téléphoniques (ADSL) ! D’autres écueils vont jalonner le parcours de Free. Mais le FAI a aussi de sérieux atouts à faire valoir (voir page de gauche). Le ministère des Finances résume assez bien la situation. Si le nouvel entrant parvient à obtenir 12 % de part de marché d’ici à six ans, il sera rentable. Parallèlement, Bercy estime que la facture téléphonique devrait baisser de l’ordre de 7 %…

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Rémi Langlet