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Fimatex reprend Boursorama, et vice versa

La marque Fimatex disparaît au profit de celle de Boursorama. Les sociétés fusionneront leurs services et leurs produits sur un même site. L’indépendance, qui faisait la fierté des fondateurs de Boursorama, fait désormais partie du passé.

Surprenant. Après avoir fait de leur indépendance un cheval de bataille depuis cinq ans, les fondateurs de Boursorama (filiale de Finance Net) revendent leur bébé à Fimatex, la filiale de courtage en ligne de la Société Générale. Annoncée ce matin, l’opération d’un montant total de 44 millions d’euros se fera à 80 % par échange d’actions. Les 20 % restant, près de 9 millions d’euros, étant versés en numéraire.Il y a deux mois encore, le président de Finance Net, Patrice Legrand, parlait plus du développement de Finance Net que revente de son site phare, Boursorama. La société envisageait même une introduction en bourse. Mais le montant de l’offre de Fimatex, et la possibilité d’occuper deux des six sièges du comité exécutif du nouveau groupe, ont eu raison des projets initiaux du président de Finance Net et de son cofondateur, Stéphane Mathieu.Si cette acquisition paraît étonnante de la part de Boursorama, elle l’est aussi de Fimatex, qui semblait plutôt chercher à participer à la consolidation du marché européen du courtage en ligne. Le français avait notamment fait une offre de rachat de l’allemand Consors le mois dernier. Et finalement, Fimatex crée la surprise en acquérant un site d’information et de services autour du courtage en ligne.

” Un fantastique réservoir de prospects “

” Un rapprochement, c’est aussi une histoire d’hommes, rétorque Vincent Taupin, PDG de Fimatex. Cela nous permettra notamment de disposer d’autres revenus que ceux liés à notre activité de courtier, comme la publicité. Nous serons ainsi moins dépendants des conditions de marché “, poursuit-il.Avec cette acquisition, l’indépendance de Boursorama tient désormais du passé. ” Nous allons fusionner nos deux offres sur un seul site, donc une seule marque “, affirme Vincent Taupin. Le courtier compte même sur la création de 13 000 comptes par an d’ici 2004, par l’intermédiaire de Boursorama. ” Boursorama est un fantastique réservoir de prospects “, assène-t-il. Avis aux 850 000 membres du site… Pourtant, même Patrice Legrand, en lançant Boursotrading, n’avait pas voulu se servir de l’audience du site d’information pour prospecter des clients lors de la création de sa filiale de courtage.En annonçant cette acquisition le jour même de la publication de ses résultats, Fimatex donne une bouffée d’espoir aux marchés, qui pourraient s’inquiéter des 51,7 millions d’euros de pertes accusées en 2001. Et ce, malgré un dernier trimestre à l’équilibre en France. D’autant que, comme Vincent Taupin le concède, ” Les premiers mois de cette année n’ont pas été très bons. ” De son côté, Boursorama a réalisé 7,8 millions d’euros de chiffre d’affaires, pour un résultat net de 1,2 million d’euros.

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Frantz Grenier