Le scandale Cambridge Analytica devient de plus en plus problématique pour Facebook. L’énorme trafic de données personnelles auquel cette entreprise de « datamining » s’est livrée provoque un sentiment de défiance globale vis-à-vis du réseau social. Sur le web, de plus en plus de gens recommandent de couper tous les liens avec la firme de Mark Zuckerberg et de fermer les comptes utilisateur. Sur Twitter, ce mouvement est relayé sous le mot-clé #deletefacebook.
https://twitter.com/dom_thumb/status/976229688405381120
Cette levée de bouclier a reçu le support officiel d’une star du web, Brian Acton, qui est l’un des deux cofondateurs de WhatsApp. Dans un tweet, il écrit : « Il est temps. #deletefacebook ». Selon Techcrunch, il a même posté un message similaire… sur son compte Facebook.
https://twitter.com/brianacton/status/976231995846963201
Cette action est d’autant plus surprenante que Brian Acton est un ex-employé de Facebook et que les réseau social a fait de lui un milliardaire, à la suite du rachat de WhatsApp pour 19 milliards de dollars. Mais contrairement à son associé Yan Koum, il n’est visiblement pas d’accord avec la marche générale du groupe et a préféré le quitter. Il s’implique désormais dans des projets orientés vers la protection des données personnelles comme la messagerie Signal.
Du côté de Menlo Park, c’est la consternation. Selon The Verge, une réunion a été organisée en urgence hier pour rassurer les équipes. Mark Zuckerberg, dont le silence assourdissant est assez mal vécu en interne, ne devait pas être présent à cette réunion. Selon Axios, il devrait s’exprimer dans les prochaines 24 heures. Visiblement, le sujet est tellement brûlant qu’il ne veut pas attendre la traditionnelle réunion de questions-réponses du vendredi. « C’est une affaire importante, il le sait », souligne une source d’Axios.
Un risque majeur pour Facebook
Si Mark Zuckerberg marche sur des œufs, c’est parce que l’heure est grave. Cette affaire détériore sensiblement l’image du réseau social qui va sans doute devoir se soumettre à tout un tas d’enquêtes. Federal Trade Commission, commissions parlementaires, organismes de protection des données personnelles… tous veulent savoir comment un tel trafic était possible, comme le souligne Bloomberg.
Ces enquêtes risquent d’être beaucoup plus dangereuses pour Facebook que l’affaire des trolls russes, car elles pourraient remettre en cause le cœur de son activité : l’exploitation des données personnelles. Même si l’on sait depuis longtemps que Facebook collecte des tonnes d’informations sur ses utilisateurs, la collecte de Cambridge Analytica a montré pour la première fois de manière concrète le danger que cela implique, pour les utilisateurs et pour le bon fonctionnement d’une société démocratique en général.
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