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Familles de France veut fermer la porte à Second Life

L’association de protection de la famille estime que l’univers virtuel expose les jeunes à la pornographie, à la pédophilie et aux jeux d’argent. Elle demande que les FAI en bloquent l’accès.

Entreprises, ambassades, associations, groupes de rock, partis politiques, etc. Toutes les semaines, quelqu’un atterrit dans Second Life, se crée un espace virtuel et s’extasie sur les possibilités qu’offre cet univers virtuel
persistant. L’association Familles de France, elle, ne s’extasie pas. Elle demande à la justice de statuer en référé sur le blocage de l’accès aux internautes français.Elle assigne le créateur et hébergeur du site, la société Linden Lab, tout en sachant qu’elle n’en obtiendra rien, ne serait-ce que pour des questions de droit : la société est américaine, installée à San Francisco. C’est
pourquoi elle assigne également les fournisseurs français d’accès à Internet qui, eux, pourront et devront agir si la justice le leur demande. L’audience est prévue pour le 18 juin.Pourquoi une telle offensive ? Après être montés au créneau à propos des jeux vidéo ‘ ultraviolents ‘ il y a quelques années, ‘ nous avons été alertés sur ce qui
se passait avec les jeux en ligne et nous avons constaté qu’il y avait des jeux dangereux, avec des réseaux pédophiles derrière,
[…] ou bien des jeux d’argent, explique Christiane Therry, déléguée générale de
l’association. C’est comme ça que l’on a découvert Second Life. ‘

‘ Les FAI responsables de ce qu’ils laissent passer ‘

Familles de France pointe du doigt une réalité moins enjouée que celle généralement médiatisée. Dans un communiqué, elle dénonce ‘ la possibilité de mimer des rapports sexuels allant même jusqu’à des scènes de
viol, de bondage, de zoophilie et de scatologie ‘
ainsi que des ‘ passerelles ‘ entre Second Life et le reste du Web, avec des liens qui redirigeraient les internautes vers
des sites pornographiques.‘ Filtrer l’accès ne sert pas toujours, les familles ne savent pas toujours qu’il existe des systèmes de filtrage ‘, pousuit Christiane Therry. Et comme le filtrage n’est pas forcément
efficace, que ce n’est pas évident techniquement, l’association le reconnaît, Familles de France demande donc l’interdiction pure et simple de l’accès.Dans ses conditions générales de vente, Linden Lab précise qu’il faut avoir plus de 13 ans pour entrer dans l’univers virtuel. Mais il n’existe aucun dispositif pour en réguler l’accès. La société met
simplement à disposition une version réservée aux 13-17 ans, Teen Second Life.Une réponse insuffisante pour Familles de France :‘ Si ce n’était qu’une affaire d’adultes, nous ne nous en occuperions pas, précise la déléguée générale. Là, nous n’avons pas d’autre
solution. Les FAI ne sont pas responsables du jeu, mais ils sont responsables de ce qu’ils laissent passer. ‘
Evidemment, il y a des chances que les intéressés ne se laissent pas faire.Les représentants des FAI n’étaient pas joignables, vendredi après-midi, pour commenter l’affaire. Mais, la semaine dernière, lors d’un débat à la Maison de la chimie sur le piratage de musique sur Internet, la solution du filtrage et
de la surveillance des agissements illégaux des internautes a une fois de plus été évoquée par les représentants des ayants droit.Ce à quoi le président de l’AFA (Association française des fournisseurs d’accès), Guiseppe De Martino, présent dans la salle, a répondu que non, jamais les FAI ne filtreront et ne surveilleront. Il existe pourtant un précédent. En
juin 2005, le tribunal de grande instance de Paris ordonnait, à la suite d’une procédure en référé engagée par des associations antiracistes, de
bloquer l’accès à un site révisionniste.

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Arnaud Devillard