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Facebook veut faire du ciblage publicitaire en analysant vos messages chiffrés

Sur le papier, le chiffrement homomorphe permettrait d’analyser les messages chiffrés sans les déchiffrer. Explications.  

Chiffrer les données, c’est bien, mais pas pour tout le monde. Pour ceux qui vivent du ciblage publicitaire, comme Facebook, c’est clairement un obstacle à leur enrichissement, car il est difficile de proposer des pubs taillées sur mesure à partir d’un contenu illisible. Mais Facebook n’a pas dit son dernier mot. Selon The Information, la firme de Mark Zuckerberg est en train de constituer une équipe d’experts dont la mission sera justement de trouver « des moyens d’analyser des données chiffrées sans les déchiffrer ».

Difficile à ce stade de savoir ce qui va sortir de cette R&D, mais le ciblage publicitaire pourrait être un cas d’usage en or massif. Et, bien évidemment, on pense tout de suite aux messages chiffrés de bout en bout qui sont échangés sur WhatsApp ou Messenger. Ne serait-ce pas merveilleux d’accéder, de façon détournée, au contenu de ces messages pour établir un profil de consommateur ?

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Techniquement, en tous les cas, ce n’est pas impossible. Cela s’appelle le « chiffrement homomorphe ». C’est une technique de chiffrement relativement récente qui permet d’effectuer des opérations sur des données chiffrées ; le résultat de ces opérations peut alors être décodé. « Sur des messages texte, le chiffrement homomorphe fonctionne, car ce sont de faibles quantités de données. On pourrait donc leur appliquer des opérations telles que la recherche d’un mot clé dans le texte chiffré », nous assure Renaud Lifchitz, expert en sécurité.

Démenti côté WhatsApp

Sur Twitter, le patron de WhatsApp est déjà réfuté en bloc l’utilisation de chiffrement homomorphe dans sa messagerie. Mais selon Renaud Lifchitz, une messagerie comme WhatsApp n’aurait même pas besoin de modifier le chiffrement des messages pour réaliser un ciblage publicitaire. « Il suffirait que le client de messagerie télécharge une liste de mots-clés auxquels s’intéressent les annonceurs, de scanner les messages avant chiffrement et d’ajouter les mots-clés détectés dans un champ de métadonnées. C’est celui-ci qui serait alors chiffré de façon homomorphe, pas le message », nous explique l’expert.  

Tout ceci n’est évidemment qu’une hypothèse. Mais sur le papier, on préserverait bien le chiffrement de bout en bout et la confidentialité des messages, car le traitement publicitaire se ferait totalement en local. Mais il n’est pas certain que les utilisateurs de WhatsApp apprécieraient ce procédé. Il est quand même assez intrusif et pas tellement compatible avec la philosophie de WhatsApp.

Source: The Information (via Macrumors)

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Gilbert KALLENBORN