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Et si le streaming musical était le grand perdant du confinement ?

Contrairement à la vidéo, la consommation de musique ne décolle pas depuis plusieurs jours. Des chiffres qui montrent que, plus que jamais, la musique est surtout écoutée en mobilité.

La musique est-elle la mal aimée en cette période de confinement ? Les premiers chiffres concernant l’utilisation des services de streaming musicaux semblent bel et bien aller dans ce sens. Selon l’analyse du top 200 de Spotify — le plus populaire d’entre eux — on observe au mieux une stagnation.

D’après les calculs de Music Business Worldwide, la semaine du 13 au 20 mars (le vendredi étant le jour de sortie des albums) se clôturera avec environ 1,83 milliards d’écoutes. Cela représentera la troisième semaine la moins importante de l’année. 

La télévision grande gagnante du confinement

Plus précisément dans le hip-hop — le style le plus écouté en streaming —, la tendance est la même. D’après le compte Twitter « Ventes Rap » toujours bien renseigné, le top 200 hip-hop de Spotify en France suit la même tendance. Avec à peine plus de 15 millions d’écoutes par jour, on reste bien loin des tendances les plus hautes du service. 

Ce phénomène est d’autant plus marqué que les Français passent de plus en plus de temps devant la télévision : 4 h 30 au lieu de 3 h 30 quotidiennement en moyenne selon les chiffres de Médiamétrie. Les opérateurs font face, quant à eux, à une augmentation généralisée du trafic Internet, incitant Netflix et YouTube à baisser la qualité de leurs flux pour éviter la congestion des réseaux. 

La musique, une occupation liée à la mobilité

Mais contrairement à la vidéo, la musique se consomme plutôt en déplacement ; dans les transports ou lorsqu’on est actif. Traditionnellement, les écoutes en streaming ont d’ailleurs tendance à baisser le dimanche, exactement le contraire des audiences télé qui connaissent ce jour-là leur meilleure performance. En confinement, entre le télétravail et parfois les enfants à garder, la musique semble donc être passée au second plan. 

Reste toutefois à voir si les lancements d’albums « blockbusters » pourront inverser la tendance. Ce 20 mars est par exemple disponible le nouvel opus de The Weeknd, un poids lourd du R’n’B. Un espoir pour faire en sorte que cette tendance ne s’installe pas dans la durée. Une pétition réclame d’ailleurs à Spotify de tripler les royalties reversées aux artistes, dans cette période délicate où ils se retrouvent entièrement privés de concerts. 

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Jean-Sébastien Zanchi