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Et si l’intelligence artificielle AlphaZero rendait les joueurs d’échecs plus créatifs ?

Plus aucun champion ne prétend battre la machine. Mais la machine pourrait faire sérieusement progresser le jeu des humains. C’est tout l’objet d’une expérimentation de DeepMind.

Ancien champion du monde retiré de la compétition, Vladimir Kramnik travaille désormais avec la filiale d’Alphabet DeepMind. Son objectif ? Réinsuffler de la créativité aux joueurs d’échecs … grâce à l’intelligence artificielle AlphaZero.

Depuis la défaite de Kasparov contre Deep Blue en 1997, on sait que des ordinateurs bien entraînés peuvent battre les meilleurs champions aux échecs. Des intelligences artificielles encore plus performantes comme AlphaGo ont par la suite terrassé des experts de jeu encore plus complexes comme le go ou le shogi. Mais ce que déplore Kramnik, c’est que les humains jouent désormais comme des machines, répliquant lors des rencontres les combinaisons qu’ils ont apprises par cœur avec leur ordinateur. Il n’y a plus aucune surprise ni invention.

Changer les règles

Il a décidé de traiter le mal par le mal en s’aidant justement à AlphaZero, le successeur d’AlphaGo, pour s’entraîner. L’IA est chargée de pousser les joueurs à imaginer de nouveaux modèles. Il n’est plus question de confrontation mais d’exploration.

La façon de progresser d’AlphaGo en ne partant de presque rien et en jouant contre elle-même lui permet de jouer de façon plus naturelle que les moteurs d’échecs qui entraînent les joueurs. C’est comme si elle passait en revue de façon accélérée des siècles de tâtonnements humains. Or, Kramnik a découvert que le jeu d’AlphaZero se libérait en supprimant le roque, un déplacement du roi et d’une des tours. Il suffirait donc de modifier un peu les règles pour stimuler tout le monde et s’aventurer dans des horizons inconnus.  

Source : Wired

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Amélie CHARNAY