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Et si on rechargeait les voitures électriques… en roulant ?

Le gouvernement britannique veut équiper ses autoroutes de systèmes de recharge par induction. De premiers tests seront effectués sur le terrain avant la fin de l’année.

La voiture électrique, c’est sympa, mais pas pour parcourir de grandes distances. La capacité des batteries Lithium-ion est encore trop faible et le nombre de stations de recharge insuffisant. Les Britanniques ont, du coup, une autre idée : permettre aux voitures électriques de se recharger en roulant. Comment ? En intégrant des dispositifs de recharge sans fil directement dans la chaussée !

La technique de recharge sans fil repose sur le phénomène d’induction électromagnétique : une bobine de fil électrique parcourue par un courant génère un champ magnétique qui peut induire un courant électrique dans une seconde bobine, lorsque les deux sont alignées. Pour pouvoir appliquer cela aux voitures électriques en mouvement, cela signifie qu’il faut, d’un côté, placer des bobines sous le bitume et les alimenter pour qu’elles émettent des champs magnétiques. De l’autre côté, il faut équiper les voitures de bobines capables de capter l’énergie de ces champs magnétiques. A chaque fois que la voiture passera au-dessus d’une bobine émettrice, elle captera un flash énergétique lui permettant de recharger sa batterie.

Principe d’installation

A première vue, ce projet semble pharaonique. Pourtant, le gouvernement britannique compte bien aller jusqu’au bout. Il vient de terminer une étude de faisabilité et annonce de premiers tests grandeur nature avant la fin de l’année, sur un circuit expérimental. Cette première phase de test durera un an et demi. Si les résultats sont positifs, elle sera suivie d’une seconde phase de test, sur le réseau autoroutier public.

Des coûts importants

On voit d’emblée que ce challenge est énorme et présente deux grands obstacles. Le premier, c’est l’équipement des routes, car il implique d’importants coûts de travaux publics et d’alimentation électrique. L’étude estime qu’il faut investir 17 millions de livres sterling (environ 23 millions d’euros) sur 20 ans et par km de route. Ces coûts se répartissent pour un tiers sur l’infrastructure (construction, connexion, maintenance) et pour deux tiers sur les frais d’alimentation.

L’autre grand problème, c’est l’équipement des voitures. Aucun constructeur ne songe pour l’instant à intégrer dans le châssis de ses modèles des bobines électriques. Economiquement, cela n’aurait d’ailleurs aucun sens à l’heure actuelle. En revanche, on peut imaginer l’adaptation des véhicules à posteriori (« rétrofit »), à condition que les constructeurs valident et certifient ces dispositifs pour éviter tout dysfonctionnement. Cette adaptation pourrait se faire, éventuellement, au travers d’une petite remorque.

Les Britanniques ne sont pas les seuls à s’aventurer dans cette technologie. Dans la ville de Gumi (Corée du Sud), un couloir de bus a été équipé avec ce type de recharge sans fil. A Park City dans l’Utah (Etats-Unis), des expériences similaires sont en cours.

Source :

Communiqué du gouvernement britannique

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Gilbert Kallenborn