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Elections européennes : Le Parti Pirate veut protéger les lanceurs d’alerte

Le Parti pirate est le seul mouvement politique à présenter un programme commun à tous les pays membres pour les élections européennes. Le porte-parole du Parti français Thomas Watanabe-Vermorel nous en livre les grandes lignes.

Le Parti Pirate sera présent aux Elections Européennes, y compris en France. Avec un programme un peu particulier, puisqu’il sera commun à tous les pays membres de l’Union Européenne. Nous avons rencontré Thomas Watanabe-Vermorel, porte-parole du mouvement en France, pour en savoir davantage sur ses propositions. 

01net : Comment un petit parti comme le vôtre est-il parvenu à présenter des listes pour ces élections ?

Thomas Watanabe-Vermorel : Difficilement. Ce n’est pas nouveau, le système électoral français ne favorise pas les petits partis comme le nôtre qui tourne autour du millier d’adhérents. Nous sommes tous bénévoles et ne disposons que de l’argent des dons et des cotisations de l’association. Présenter des listes dans six des huit euro-régions relève donc du miracle. Mais tous les bureaux de vote ne disposeront pas de nos bulletins. Ce sera donc aux électeurs de les imprimer sur notre site avec le risque qu’ils ne soient pas comptabilisés.

Votre  programme est surtout centré sur Internet, alors que vous vous présentez aujourd’hui comme un mouvement généraliste…

Internet, c’est notre point de départ, notre point fort historique. Il est donc normal que l’on en parle davantage que les autres. Mais cela tient également au contexte des élections européennes. De la neutralité du net à la protection des données personnelles, les réglementations sont validées par le parlement européen. C’est donc le moment ou jamais d’en parler. Nous avons cependant aussi d’autres revendications : nous déplorons, par exemple, que le processus législatif européen soit dominé par la Commission européenne et non le Parlement. Ce qui, à nos yeux, n’est pas démocratique.

Quelles sont vos principales revendications numériques ?

Créer un droit d’asile pour les lanceurs d’alerte comme Edward Snowden. L’attitude de plusieurs pays européens, dont la France, est à cet égard édifiant. Ils ont refusé le survol de l’avion du président bolivien en croyant que Snowden était à bord. C’est une honte !

Sinon, nous demandons l’abrogation de la directive Européenne de conservation des données. Nous réclamons également que le traitement des informations personnelles ait lieu seulement sous le contrôle et l’agrément de la justice et pour les personnes suspectées de commettre ou de préparer un crime ou un délit. Nous souhaitons l’harmonisation des lois au niveau européen pour qu’il ne soit plus possible que des sites comme Facebook échappent aux sanctions en établissant leur siège en Irlande. Nous défendons également le principe de neutralité du net. Et nous soutenons la promotion des logiciels libres qui peuvent être utilisés, analysés, redistribuées et modifiés par chacun. Nous demandons enfin à l’Union européenne de ne plus financer la recherche sur la sécurité et les logiciels de surveillance…

Présentez-vous un candidat à la Commission européenne ?

Oui, il s’agit de la suédoise Amelia Andersdotter. Mais je tiens aussi à souligner que nous sommes le seul mouvement en Europe à présenter un programme européen commun à tous les pays membres. Nous avons mis deux ans à l’élaborer et nous sommes fiers du résultat.

Quels sont vos pronostics concernant les résultats du scrutin ?

Nous avons de bons espoirs d’obtenir des députés au niveau européen et peut-être même, de pouvoir former un groupe parlementaire. Nous sommes plus pessimistes, en revanche, pour ce qui concerne les résultats en France. Il y aura probablement beaucoup de dispersion de voix.

Retrouvez l’intégralité de notre dossier sur les Européennes 2014.

Lire le programme :

Programme Européen Du Parti Pirate by 01net

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Amélie Charnay