Plusieurs petits villages de France pestent contre Waze, l’application GPS rachetée par Google. Comme le rapportent nos confrères du Monde, de nombreuses communes sont envahies par une horde d’automobilistes entre avril et octobre, notamment pendant les vacances scolaires et les week-ends. C’est essentiellement le cas des hameaux situés à proximité des grands axes.
L’application conseille aux effets aux conducteurs de passer par les routes de ces petits villages pour échapper aux embouteillages. Ceux-ci sont alors submergés par les automobilistes cherchant l’itinéraire le plus rapide. Parmi les villages concernés, on trouve Saint-Montan (Ardèche), Cornebarrieu (Haute-Garonne), Blagnac (Haute-Garonne), Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), Compiègne (Oise), Hettange-Grande (Moselle) et Lieusaint (Seine-et-Marne). Selon Christophe Mathon, le maire de Saint-Montan, « on peut observer jusqu’à 1 000 voitures par jour ».
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Des bouchons monstres générés par Waze
Malheureusement, toutes les routes recommandées par Waze ne sont pas forcément adaptées à cet afflux de véhicules. Interrogé par Le Monde, Christophe Mathon affirme que « des bus, des semi-remorques se sont déjà retrouvés coincés et ont été obligés de faire marche arrière », ce qui provoque « des bouchons monstres ». En réaction, certains habitants préfèrent lever le camp « dès le début de la saison estivale », poursuit l’édile.
La situation est similaire à Camphin-en-Carembault, une commune du Nord, en région Hauts-de-France. D’après le maire du village, Matthieu Lestoquoy, les conseils de navigation de Waze rendent la vie impossible aux riverains :
« Un tel trafic génère son lot de désagréments : embouteillages, nuisances sonores, pollution, mais aussi des problèmes de sécurité. Des habitants vivant le long de cet axe n’arrivaient plus à sortir de chez eux en voiture, les passages piétons n’étaient plus respectés, et trois enfants ont même été percutés par des véhicules ».
C’est quoi l’effet Waze ?
Ce phénomène est connu sous le nom d’« effet Waze ». Dans une étude publiée en 2018, l’Institute of Transportation Studies, un centre de recherches basé aux États-Unis, révélait que Waze pouvait provoquer davantage d’embouteillages si plus de 20 % des automobilistes suivent ses recommandations.
En clair, l’application va rediriger tellement de véhicules sur un itinéraire alternatif que celui-ci va se retrouver complètement encombré. Les rampes d’accès seront prises d’assaut par les utilisateurs de l’application. Finalement, Waze fait plus de mal que de bien dans certains cas. Cet effet pervers est surtout visible si les routes secondaires ne sont pas conçues pour accueillir une grande quantité d’automobilistes.
Le GPS fonctionne grâce à la participation de sa communauté d’utilisateurs. C’est en se basant sur les retours de ses usagers que Waze met au point ses recommandations d’itinéraires. Waze collecte aussi les données en temps réel sur le trafic et les conditions routières en s’appuyant sur les smartphones de ses usagers. L’application revendique 140 millions d’utilisateurs dans le monde, dont 17 millions de Français.
Contre-attaque et partenariat
Contacté par les élus locaux, Waze fait la sourde oreille. Pour endiguer l’afflux d’utilisateurs Waze, plusieurs communes ont donc décidé de revoir la signalisation de leurs routes. La municipalité de Camphin-en-Carembault a par exemple ajouté des limitations de vitesse, deux panneaux stops et un feu tricolore. Même son de cloche à Lieusaint, en région Île-de-France. La commune a imposé la limitation de vitesse à 30 km à l’heure.
Dans certains villages, ces mesures ont changé la donne. Le maire de Camphin-en-Carembault indique que 2 000 voitures de moins passent par les rues du village. Il explique que Waze affiche un « marqueur orange et rouge sur cet axe au niveau de notre commune, grâce aux ralentissements ». De facto, « le trafic redevient plus raisonnable ».
D’autres municipalités ont plutôt choisi de s’allier à Waze. Par exemple, Lille fournit des données au sujet de la circulation des habitants, des travaux routiers et des événements susceptibles d’interrompre le parcours des utilisateurs de l’application. Comme l’explique Florent Berault, chef d’équipe service public métropolitain de la donnée (SPMD) à la Métropole européenne de Lille (MEL), ces « échanges de données permettent à Waze d’intégrer dans ses itinéraires les rues dans lesquelles sont implantés les établissements scolaires d’une ville et d’y limiter le passage ».
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Source : Le Monde
Et quand un sens interdit est emprunté par des dizaines d’utilisateurs chaque jour pour court-circuiter un bouchon, Waze en déduit qu’il n’y a pas de sens interdit et envoie encore plus d’automobilistes dans le sens interdit.
Et à chaque fois que la gendarmerie se poste là, les utilisateurs sont toujours surpris parce que leur GPS leur a dit de prendre cette route…
@Sleepbiker,
Les conducteurs sont responsables, il y a des panneaux de signalisations, c’est aux conducteurs d’être vigilants et d’en tenir compte. Ce que font bêtement certains conducteurs est une chose, que d’autres suivent comme des moutons en est une autre, et n’enlève en rien leur responsabilité quant au code de la route.
Ce qu’il manque profondément dans Waze, c’est la possibilité dans les paramètres de lui indiquer qu’en dessous de cinq minutes de gagner par les raccourcis, Waze continue à vous faire passer par les grands axes.
Souvent il vous fait sortir des grands axes pour prendre les petites rues pour gagner seulement deux minutes. Cela ne vaut pas le coup. C’est dommage que dans les paramètres on ne puisse pas lui indiquer la limite de temps à ne pas dépasser pour sortir des grands axes.
Pendant deux ans, on sortait sur le bord de la route pour signaler des bouchons et des accidents… en 10 minutes ça fonctionne 😂. Entre-temps, on a fait une demande à la mairie, et enfin, j’habite dans une rue interdite à la circulation sauf desserte locale