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Du traitement à l’analyse, une étape à risque pour le veilleur

Collecter des informations est une chose, les analyser avec pertinence en est une autre. Plusieurs pièges attendent le veilleur dans ses synthèses.

On ne devient pas un bon analyste, on naît analyste “, s’accordent à reconnaître les veilleurs professionnels. Les formations en intelligence économique (lire encadré) ont le mérite de structurer les apprentis veilleurs, mais la curiosité et l’intuition, deux qualités indispensables pour réussir dans ses recherches, ne s’apprennent pas sur les bancs des amphithéâtres.Dans la pratique, plusieurs pièges attendent le veilleur, partagé entre l’analyse des sources et les besoins de sa hiérarchie. L’équation est rarement équilibrée : dans la phase d’analyse, le veilleur doit laisser parler les faits et non les faire cadrer avec des schémas préétablis. Ensuite, il doit être capable d’annoncer de mauvaises nouvelles à sa direction, au risque de déplaire ou de voir ses recommandations non suivies.

Isoler les postes de veille du réseau

Dans une petite structure, la communication avec les veilleurs s’effectue physiquement. Quand la taille de l’entreprise grandit, elle se fera par une lettre d’information interne diffusée par courrier électronique ou sur l’intranet, qui offre l’avantage de permettre la personnalisation de l’information en fonction des centres d’intérêt de chacun. Mais l’utilisation des réseaux n’est pas sans danger. Dans le marché noir de l’information, un test d’intrusion est facturé plusieurs centaines de milliers de francs. La veille est une arme à double tranchant qui se retourne contre ses promoteurs si elle est percée à jour par ses concurrents. “Le réseau d’espionnage américain Echelon n’est pas une invention de l’esprit”, précise le dirigeant d’une société spécialisée. Une première précaution consiste à séparer les ordinateurs connectés de ceux qu’utilisent les analystes. Pour une sécurité optimale, le veilleur doit disposer de deux ordinateurs : l’un connecté à Internet, mais déconnecté de l’intranet pour chercher l’information, l’autre sans aucune connexion et muni d’un disque dur extractible, pour rédiger ses synthèses. Une entreprise multisite, avec un siège parisien et un centre de recherche en province, devra crypter ses communications, surtout si elle a pour concurrents des grands groupes ou si elle officie dans des secteurs de pointe. Encore balbutiante dans les entreprises françaises, la contre-veille rassemble un ensemble de techniques pour préserver la confidentialité de ses recherches sur les réseaux ou pour leurrer un concurrent.

















































































 Les formations à l’intelligence économique 
 Université     Diplôme     Cursus 
 Université de Marne-la-Vallée     DESS Ingénierie de l’intelligence économique.     Très connoté renseignement. 
         
 Université de Grenoble ?” ESA     DESS Management des systèmes d’information et d’organisation.     Enseignement tourné vers la veille stratégique. 
         
 Université d’Aix Marseille 3 ?” CRRM     DEA Information stratégique et veille technologique.     Très ouvert à l’international. 
         
 Université de Lille 3 ?” UFR IDIST     DESS Stratégies de l’information et de la documentation.     À mi-chemin entre information et veille. 
         
 Université de Poitiers     DESS Intelligence économique et développement des entreprises.     Une large place accordée aux outils de veille. 
 

Plusieurs universités françaises proposent des cursus de veille en 3e cycle (mastère, DESS, DEA). L’envoi d’un salarié d’une PME procède d’une démarche à long terme.


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ÉB