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DS9 E-Tense 360 : la voiture électrique qui vous apprend à freiner pour être plus endurante

Rivale française, sans être « made in France », de l’Audi A6, et de la Mercedes Classe E, la voiture la plus haut de gamme de chez DS mise sur la technologie et le confort pour séduire. 

Récemment commercialisée en France, la DS9 E-Tense, n’est pas une complète nouveauté. Elle partage la plate-forme de la Peugeot 508 PSE et est surtout connue pour être fabriquée en Chine (avec les quelques aléas diplomatiques et commerciaux que cela peut engendrer).
Principalement destinée au marché asiatique, elle sera également vendue dans l’Hexagone. En France, elle ambitionne avant tout d’être une alternative crédible aux incontournables allemandes. Son prix, mais aussi son niveau d’équipement en attestent, mais est-ce seulement réaliste d’aller titiller l’élite ?

Une grande routière pour faire rêver la Chine

La berline haut de gamme à la française n’est pas discrète pour un sou. Longue et imposante, elle emprunte aux limousines les codes stylistiques du luxe qu’elle souligne avec cette lame métallique qui traverse son capot.
Pour le reste, elle assume pleinement son positionnement de grande routière avec un style sobre et effilé. Pour autant, son esthétique pourrait ne pas faire consensus, et pour cause, elle a été pensée pour le marché chinois avant tout.

Dans l’habitacle : une ergonomie à repenser

C’est à l’intérieur que DS veut faire la différence, car si elle n’est pas made in France, la DS9 revendique plus que tout une finition à la française. C’est indéniable, tout a été mis en œuvre pour que l’intérieur respire le confort et le luxe, de la qualité des matériaux utilisés au confort perçu dès lors que l’on y pose la première fesse.
Si l’essentiel du standing est assuré, il en va tout autrement de certains choix d’ergonomie. En effet, la planche de bord de la DS9 et les nombreux boutons qu’elle arbore sont non seulement d’une rare complexité, mais souvent mal placés. Le bouton de démarrage de la voiture, par exemple, oblige le conducteur à tendre le bras.

En réalité, c’est tout l’agencement de la console centrale qui est problématique. Les commandes des vitres électriques sont joliment intégrés à ce bloc, mais elles sont peu pratiques. Quant à celle des modes de conduite, il faut aller la chercher quasiment sur les genoux du passager.

Ces légers défauts, dont on s’accommode avec le temps, cachent assez mal le fait que la DS9 E-Tense souffre d’une autre faille : celle d’utiliser des écrans relativement datés et assez peu adaptés aux standards haut de gamme actuels.
Outre la taille de l’écran central dont les épaisses bordures noires font froncer les sourcils, c’est la définition de l’image qui laisse à désirer. Sur ce point, la concurrence allemande est loin devant. De notre côté, on peine toujours à comprendre pourquoi DS n’a pas utilisé l’électronique de sa DS4, plus récente et finalement plus adaptée.

La réponse vient sans doute du fait que la DS9 privilégie le confort et le luxe à tout le reste. C’est sans doute pour cette raison aussi que la technologie assez peu présente dans l’habitacle se retrouve surtout employée dans la conduite et les sensations qu’elle procure. 

Des technologies différenciantes en conduite

La DS9 ne porte pas seulement le lourd fardeau d’un nom mythique, elle a aussi celui d’être le véhicule de série français le plus cher du marché. Pour justifier un tel emballement tarifaire, il fallait aussi aller chercher les Allemandes sur les technologies de conduite. Et sur ce point, il n’y a pas grand-chose à redire. Trois fonctionnalités ont plus particulièrement attiré notre attention :

  • DS Driver attention monitoring
  • DS night vision
  • DS active scan
     

La première est une technologie d’identification du niveau de vigilance du conducteur et fonctionne grâce à une caméra infrarouge placée au-dessus du volant. Elle surveille l’orientation du regard, les mouvements de tête ou encore le clignement des yeux pour prévenir le conducteur d’un niveau de fatigue potentiellement dangereux.
La vision de nuit est une autre des fonctionnalités habituellement réservées aux berlines haut de gamme allemandes que la DS intègre. Il s’agit d’une caméra infrarouge placée sur la calandre avant, qui permet de détecter piétons et animaux en pleine nuit.
Enfin, le DS active scan repose sur une caméra placée sur le bouclier avant qui analyse en temps réel les déformations de la route et qui pilote les suspensions en conséquence. Cette fonctionnalité est très réussie et malgré nos jantes de 20 pouces, la DS9 nous est apparue comme très agréable en matière de filtration des aspérités routières.

DS Energy Coach : la bonne idée en plus

Enfin, la DS9 dans sa version la pus chère, la 360, dispose d’une autre fonctionnalité plutôt intéressante, l’« energy coach ». Développée avec l’aide de Jean-Eric Vergne, pilote de Formule E pour DS, il s’agit d’un mode spécifique qui analyse les phases de freinage et de récupération, et qui aide le conducteur à les optimiser et ainsi prolonger l’autonomie de la batterie électrique.
Comment ça marche ? Concrètement, l’application donne une note de 0 à 100 à chaque freinage significatif de la part du conducteur. Par significatif, DS entend un coup de frein de plus d’une seconde et non pas une simple décélération progressive. Ainsi, les petits freinages accessoires ne  viennent pas perturber le score global.

Dimitri Charitsis – 01net.com – Aperçu de l’interface de l’energy coach.

Enfin, ce score est accompagné d’un code couleur assez classique (rouge, orange, vert) qui vient souligner la qualité du freinage. Il s’agit dès les de trouver le bon dosage sur chaque coup de frein.
La couleur verte correspond bien évidemment à un freinage optimal, orange et rouge étant réservés à des coups de freins mal ajustés, qui mettraient à l’épreuve les plaquettes davantage que le frein moteur et qui seraient source de dissipation d’énergie.
En dehors d’être particulièrement ludique, l’application donne vraiment les clés pour un freinage bien dosé et par conséquent une optimisation de la batterie. En ce sens, il s’agit d’une très bonne idée qui aurait gagnée à être déployée sur toutes les versions de la DS9.

Fiche technique de sportive, comportement de GT

La motorisation de la DS9 E-Tense 360 est composée d’un moteur thermique principal, celui de la 508 PSE qui est associé à deux petits moteurs électriques sur les essieux avant et arrière (110 ch et 113 ch).
Ces deux-là sont alimentés par une batterie lithium-ion de 11,9 kWh. Sur ce point, soulignons que DS a choisi de ne pas équiper son haut de gamme de la batterie de 15,6 kWh que l’on retrouve sur la version 250, une décision difficilement compréhensible.
Dans ces conditions, les 50 km d’autonomie annoncés ne peuvent être tutoyés qu’en ayant le pied particulièrement léger et en jouant à fond le jeu de la récupération d’énergie. Dans la réalité, mieux vaut miser sur une autonomie de 40 km. 

Enfin, si les 360 ch cumulés et les 520 Nm de couple annoncés permettent d’abattre le 0 à 100 km/h en 5,6 secondes (un score tout à fait honorable), ce n’est pas la sportivité qui est le point fort de cette DS, mais bien le confort de conduite et la capacité de la voiture à avaler les kilomètres sans fatiguer ses occupants. À ce titre, la DS se comporte davantage comme une GT.

A découvrir aussi en vidéo :

 

Verdict de l’essai

La DS9 E-Tense est une voiture tout en paradoxe. De tout le catalogue de la marque premium, c’est sans doute celle qui incarne le mieux la marque mythique DS, symbole de luxe et de savoir-faire à la française. Bien qu’il s’agisse d’une hybride rechargeable classique, son comportement sur route est exemplaire et allie parfaitement plaisir de conduite et confort.
Le paradoxe, le vrai, c’est lorsqu’on compare les performances de conduite, le plaisir qu’elle procure, à son équipement technologique. En effet, que ce soit sur les écrans ou l’OS, la DS9 affiche un certain retard.
De manière générale, il manque à cette berline ambitieuse une fonctionnalité quelque peu différenciante. Ce « petit truc en plus » qui pourrait la rendre pertinente lorsqu’elle est comparée à une BMW Série 5 ou une Mercedes Classe E. L’application d’aide au freinage est certes originale, mais elle ne peut prétendre avoir ce rôle de « killer app ». 
Finalement, le principal avantage de cette DS9, c’est surtout d’être consciente de ses limites face aux cadors allemands. De fait, elle choisit consciemment de ne pas jouer sur le terrain de la performance ou des technologies embarquées 

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Dimitri Charitsis