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Dream TV, une expérimentation de TV sur ADSL prometteuse

TF1 expérimente, à Paris, dans le XVe arrondissement, et à Boulogne-Billancourt, Dream TV, un bouquet TV et Internet sur lignes ADSL dégroupées. L’objectif de la chaîne : valider un service de diffusion que le
câble et le satellite sont incapables de fournir dans les villes.

Surprise : la France serait aussi victime d’une fracture numérique à l’envers. ‘ Les bouquets satellites de CanalSat et de TPS sont accessibles sur le plateau du Larzac, mais pas dans les villes, en raison de
la quasi-impossibilité de mettre en place des antennes collectives ‘,
annonce Christian Grellier, directeur de Studio Multimédia, l’unité chargée de concevoir les nouveaux services de TF1.Les câblo-opérateurs auraient pu profiter de la situation, mais ils n’en ont plus les moyens. Financièrement exsangues, ils ne numérisent leurs infrastructures que très incomplètement. Et certains, comme France Télécom Câble à
Saint-Quentin-en-Yvelines (78), s’apprêtent même à fermer des réseaux…

Le dégroupage le moins cher d’Europe

Ainsi, TF1, qui contrôle le distributeur TPS à hauteur de 66 % et qui édite seize chaînes thématiques, est-il bloqué dans son développement. Sauf à tenter de mettre en place un réseau de distribution basé sur les technologies de
multicast IP sur ADSL. ‘ Le coût du dégroupage en France est aujourd’hui le plus bas d’Europe, constate Christian Grellier. Il nous apporterait la couverture en zones urbaines denses qui nous manquait. Il
n’impose aucune limitation dans le nombre de chaînes diffusées. Et un opérateur comme LDCom peut le déployer rapidement, sans perturber les services existants. ‘

Internet sur PC et TV simultanément

Les nouveaux ADSL Super-Encoder, de Nextream, une filiale commune d’Alcatel et de Thomson, les nouveaux modems ADSL SpeedTouch 530 (à ports Ethernet et USB) et décodeurs DSL 1500, de Thomson, permettent une transmission de
flux MPeg-2 sur IP à 2,5-3 Mbit/s jusqu’à une distance maximale de 5 km.Ils restituent l’image sur des téléviseurs conventionnels, à écran plat ou home cinema avec une qualité DVD comparable à celle d’un flux satellite à 5 Mbit/s, tout en permettant un accès Internet simultané sur
PC à 512 kbit/s ou 1 Mbit/s – cela sans s’interdire une évolution vers le DVB et la vidéo à la demande. C’est donc avec ces différents partenaires (entre autres, LD-Com, Thomson, Nextream et TPS, mais aussi Marconi et Alcatel
pour les DSLam) que TF1 a lancé son expérimentation Dream TV.

Une expérimentation évoluée

Quelque deux cents des salariés de TF1 et de LDCom, résidant à Boulogne (92) et dans le XVe arrondissement de Paris, se sont prêtés au jeu. Vingt et une chaînes hertziennes et thématiques leur sont proposées par le
biais d’une connexion ADSL, à l’exclusion de toute autre réception hertzienne ou câble.‘ Nous avions besoin de ce pilote grandeur réelle, poursuit Christian Grellier, pour tester le zapping, la qualité des lignes, la fiabilité des techniques, l’ergonomie et l’interopérabilité
des produits. ‘
Cette expérimentation de TV sur ADSL serait la plus évoluée en Europe. Tout indique qu’elle se présente bien. Aussi, Patrick Le Lay, p.-d.g. de TF1, parle déjà de commercialiser le service, sans doute via TPS, d’ici fin 2003 ou début
2004, à un coût voisin du câble ou du satellite. A terme, Dream TV pourrait inclure de la vidéo à la demande ainsi que la possibilité d’enregistrer un canal TV pendant la visualisation d’un autre.

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Jean-Claude Streicher