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Dominique Orbette (GPI)

‘ Il faut consacrer son énergie à de nouveaux développements. ‘

Paléontologue de formation, le directeur informatique de GPI privilégie les développements spécifiques aux offres packagées. Un moyen de gagner en liberté vis-à-vis des éditeurs de PGI.
Décision informatique : Paléontologie et informatique semblent bien éloignées. Pourtant, vous êtes aujourd’hui directeur informatique de GPI. Comment expliquer un tel parcours ?



Dominique Orbette : La paléontologie repose sur l’étude des mécanismes de formation des roches. Les raisonnements sont très conceptuels, à l’image de l’algorithmique et de l’informatique. Comme je ne voulais pas finir
sur une plate-forme pétrolière, je suis devenu ingénieur d’études, en 1991, dans la SSII Cap Sesa Telecom à Puteaux, près de La Défense.


J’ai été formé pendant trois mois aux méthodes de programmation structurée en C, et à l’administration de systèmes de gestion de bases de données. De fil en aiguille, j’ai participé au développement d’applications, puis j’ai géré des
projets d’implantation d’environnements de développement sur Unix, notamment dans les Caisses d’Épargne.Et, après cette expérience systèmes, comment vous êtes-vous retrouvé chargé de la rénovation d’applicatifs en Cobol dans une PME ?


En 1997, le groupe industriel GPI m’a proposé un poste de directeur informatique dans l’Ain, qui est ma région natale. Ma première mission consistait à remplacer un logiciel vieillissant de gestion des stocks, des achats et des ventes
écrit en Cobol [en environnement IBM AIX, NDLR], par un PGI du marché. Le défi était important car, à l’époque, je ne savais même pas ce qu’était un utilisateur.


Après un tour de marché, je me suis rendu compte que les PGI disponibles étaient trop structurants et fermés. J’ai donc décidé de moderniser notre outil écrit en Cobol, mais qui datait quand même de 1976 ! Un chantier ambitieux. En quoi a consisté cette modernisation ?


Tout d’abord, nous avons pris en charge la notion d’arborescence de fichiers et mis en place une authentification par utilisateur. Nous avons ensuite ajouté de nouvelles fonctions modulaires, par exemple, de préparation de commandes, de
gestion de tarifs ou de devis. Puis, j’ai mis en ?”uvre le portail VDoc Portal d’Axemble, pour fédérer l’accès au progiciel, aux documents et au workflow de développement. Notre vieux progiciel Cobol a donc pris un coup de jeune !Et qu’en est-il de la maintenance ? GPI n’est-il pas devenu dépendant de votre savoir-faire ?


Pas du tout. Dès le départ, j’ai rendu obligatoire la documentation des programmes. Et nous utilisons des générateurs de code standard. Par ailleurs, il n’existe aucune rétention d’informations dans notre service.Êtes-vous parvenu à établir le meilleur des systèmes d’information possible ?


Je ne sais pas. En revanche, je suis certain que notre énergie n’est pas consacrée à la gestion de contrats de licences avec des éditeurs, mais au développement de nouvelles fonctions, cohérentes et bien adaptées. L’approche ne doit donc
pas être si mauvaise, puisque nous envisageons de remplacer des progiciels du commerce par notre outil spécifique dans l’ensemble de notre réseau de filiales. Au final, vous êtes devenu un informaticien au sens strict du terme. La paléontologie vous manque-t-elle ?


Le côté chercheur me trotte tout de même dans la tête. J’ai fondé une section sciences de la terre, et je signe des articles scientifiques. Cela me permet de garder le contact avec une discipline qui, je le répète, présente des analogies
conceptuelles avec l’informatique.

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Francisco Villacampa