Passer au contenu

Des pirates ukrainiens attaquent l’Otan

Un groupe baptisé Cyber-Berkout a pilonné les sites de l’Otan à coup de déni de service distribué. D’autres attaques informatiques se sont déroulées au cours des derniers jours.

L’Ukraine se transforme petit à petit en champ de bataille cybernétique. Dans la nuit du samedi au dimanche, l’Otan a été la cible d’une importante attaque par déni de service (DDoS) sur ses sites internet. La principale cible était le site d’information www.otan.int, sur lequel figurait une déclaration du secrétaire général Anders Fogh Rasmussen, critiquant la légitimité du referendum qui s’est tenu ce dimanche en Crimée.

Selon l’Otan, ces attaques n’ont pas eu de conséquences opérationnelles et la plupart des services ont été rétablis depuis. Le site www.otant.int est de nouveau accessible, mais de façon dégradée, ce lundi à 8h13, heure de Paris. Oana Lungescu, porte-parole de l’Alliance atlantique, précise sur Twitter que « l’intégrité des données et des systèmes de l’Otan n’a pas été affectée ».  

Un groupe se faisant appeler CyberBerkout a revendiqué dans la nuit de samedi à dimanche cette attaque dans un communiqué sur son site internet, www.cyber-berkut.org. « Nous déclarons qu’aujourd’hui à 18H00 nous avons lancé une attaque contre l’Otan (…) Nous n’admettrons pas sur le territoire de notre patrie la présence de l’Otan », a-t-il déclaré. Le site publie également une image illustrant clairement leur volonté d’en découdre avec la cyber-centre de l’Alliance atlantique, situé à Tallinn.

Le nom des CyberBerkout fait référence à l’ancienne police anti-émeute ukrainienne, récemment dissoute. Elle a été accusée d’avoir tiré sur les manifestants rassemblés à Kiev avant la destitution du président Viktor Ianoukovitch le 22 février.

D’autres attaques ont également eu lieu ce week-end. Ainsi, le site créé par les autorités séparatistes de Crimée pour le suivi du scrutin a été bloqué pendant une heure, le dimanche. Le gouvernement pro-russe de Crimée a accusé des hackers d’une université américaine, Urbana-Champaign, dans l’Illinois. Vendredi dernier, ce sont les sites internet du Kremlin, du ministère russe des Affaires étrangères, de la Banque centrale russe et de l’agence publique d’information Ria Novosti qui reconnaissaient avoir été victimes d’attaques DDoS.

« Ces attaques sont l’équivalent cybernétique du drapeau brûlé » pendant une manifestation, résume Arne Ansper, un expert de la sécurité informatique à Tallinn. « Ces attaques ont l’air techniquement efficaces. L’objectif premier est d’humilier » l’adversaire, ajoute M. Ansper. « Il est très difficile d’identifier les assaillants sur internet. Chacun peut revendiquer l’opération. Il est encore plus difficile de dire s’ils agissent en leur nom propre ou s’ils suivent les ordres de quelqu’un », souligne l’expert.

Il est probable que ces attaques continueront, maintenant que le référendum est terminé, les habitants de Crimée ayant voté à 96,6 % pour le rattachement à la Russie.

Lire aussi:

L’Ukraine en ligne de mire du puissant virus Snake/Uroburos, le 10/03/2014

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Gilbert Kallenborn, avec AFP