Passer au contenu

Délires futuristes en Venise virtuelle

Pratique Un clic, un ticket… On a beau vous avoir vanté les mérites du voyage virtuel, vous souhaitez réellement fouler de vos pieds les allées de la Biennale ? Achetez votre billet sur www.ticket.it/labiennale (en italien). Et réservez vos spectacles de théâtre, de danse et de musique sur www.leonidaniele.it (en italien et anglais).

Nostalgiques d’un hypothétique ” avant ” délectable, blasés jusqu’à la désolation, les critiques d’art vous diront que les chers ” Giardini ” de Venise ont mal vieilli, que cette enfilade de pavillons artistiques nationaux n’est guère appropriée à l’heure de la globalisation et du métissage. Que n’ont-ils troqué leur billet d’avion pour un abonnement à internet !Sur le web, la 49e Biennale de Venise prend des allures de joyeux capharnaüm, retrouve une maladresse et une fraîcheur inattendues. Premiers plaisirs en passant par Biennale24.com, rubrique ” Photos “. Quelques vignettes riquiqui, c’est frustrant ? Non tentant ! On clique sur de drôles de figurines en plastique, et l’image s’agrandit : surprise, les figurines soutiennent une dalle sur laquelle marchent les spectateurs de la Biennale.Internet ménage le suspense, magnifie l’émotion voulue par Do-Ho Su, un artiste coréen qui croit encore que les hommes peuvent soutenir leur planète. Un clic, encore, sur la vignette de l’étrange espace diaphane de Pierre Huyghe, au pavillon français. On agrandit, et la ville se pare de poésie. C’est beau, c’est étrange, cette fois, on voudrait en voir davantage. Direction Kwart.kataweb.it , pour une exploration en vidéo. Curseur sur le petit film The national pavillons, et l’on retrouve les tours clignotantes de Pierre Huygue, soudain traversées par une petite princesse manga au regard lunaire. Cosmique !Changement de décor au pavillon japonais : les spectateurs sont cernés par de grands ” M ” jaunes, ceux d’une célèbre marque de hamburger. Vision d’un monde toujours plus uniforme, signée Fuji-moto. Le film nous balade encore dans les pavillons espagnol, suisse, britannique, et surtout allemand et brésilien, particulièrement excitants : la ” Maison cerveau “, de l’Allemand Gregor Schneider, est folle à souhait (elle fut récompensée d’un Lion d’or), et la sculpture habitable du Brésilien Ernesto Neto est une alléchante invitation à la régression.Quel est le lien entre tous ces pavillons ? “L’homme“, répond Harald Szeemann, commissaire de cette exposition baptisée ” Plateau de l’humanité “. Sur Kwart.kataweb.it , (film La platea di Szeemann) comme sur le site officiel de la Biennale ( Biennale.org, rubrique ” Materials “, rubrique ” Videos “), il détaille sa vision de l’art en ce début du XXIesiècle. La plus grande performance artistique récente selon lui ? Le virus ” I Love You ” ! Les artistes 0100101110101101 et epidemiC, qui ” exposent ” un virus informatique au pavillon slovène, ne le démentiront pas ! Sur 0100101110101101.org, leur site, ils expliquent combien leur provocation technologique est une ?”uvre à message, un contre-pouvoir. À quand le virus biologique comme ultime forme de subversion artistique ?
49e Biennale de Venise, jusqu’au 4 novembre 2001.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Sophie Godat