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Corel pourrait se séparer de son activité Linux

Tout porte à croire que Corel serait sur le point de se débarrasser de son activité Linux. D’ailleurs, le récent investissement de Microsoft dans le capital de l’éditeur est incompatible avec sa stratégie Linux.

Lors du dernier Comdex, Derek Burney, le PDG de Corel, l’a de nouveau répété : il fera tout pour ramener son entreprise à la rentabilité. Et la vente de l’activité Linux est une solution sérieusement à l’étude.

“Nous annoncerons probablement les détails de notre nouvelle stratégie au début de l’année prochaine”, indique Louise Hanlon, porte-parole chez Corel.Il est vrai que l’éditeur n’a jamais réussi à s’imposer sur ce marché, malgré la disponibilité pour Linux de ses applications bureautiques phares : CorelDraw et WordPerfect.

“Corel s’est lancé dans Linux par opportunisme et non par conviction”, affirme à 01net. Stacey Quandt, analyste au Giga Group. Une situation que réflètent bien les résultats financiers de la société.” Sur les six premiers mois de l’année, Linux n’a représenté que 6 % du chiffre d’affaires [NDLR : soit 4,8 millions de dollars] de Corel, pour 1 % l’année dernière “, ajoute l’analyste. Bien loin des 20 millions de dollars que l’ancien PDG de la société, Michael Cowpland, avait projeté pour 2000. Ce dernier avait été le principal instigateur de l’investissement de Corel dans Linux et son départ pourrait également sonné le glas de cette expérience coûteuse.Dans ce contexte, Corel pourrait revendre son activité Linux à Michael Cowpland. En effet, après avoir quitté la société, ce dernier avait indiqué qu’il concentrerait désormais ses efforts sur Linux.” Après l’échec de la fusion avec Inprise et une stratégie Linux visant à remplacer Windows sur le poste de travail qui n’a jamais vraiment décollé, le but du nouveau PDG est désormais de se focaliser sur des secteurs à plus forte croissance. Et c’est encore plus vrai après le récent investissement de 135 millions de dollars [NDLR : soit 24,6 % de la société] de Microsoft dans Corel “, ajoute l’analyste.Selon Stacey Quandt, cet argent frais servira au développement de produits compatibles avec la nouvelle infrastructure .NET de Microsoft et laisse peu de place à une stratégie Linux à part entière.

Corel connectera Linux à Microsoft .NET

” Cela ne veut pas dire que Corel n’assurera pas le développement d’une version Linux de .Net [NDLR : une chose que Microsoft pourrait difficilement faire directement]. Puisque Microsoft prévoit que de nombreux serveurs Linux seront connectés à son service, affirme Stacey Quandt. La distribution Linux de Corel en particulier ?” basée sur Red Hat ?”, ainsi que d’autres produits pour cet OS, pourrait être remise en cause, comme Wine (Windows Emulator), par exemple, qui serait tout simplement arrêté. “” Wine est un projet open source qui a pour but de porter les API propriétaires de Windows 3.X et Win32 sur l’environnement Unix X-Window. Il serait ainsi possible d’exécuter nativement une application Windows sous Unix “, poursuit Stacey Quandt.” Avec .NET, Corel va sans doute porter ses mêmes API pour Linux, mais sous le contrôle vigilant de Microsoft. Il ne sera donc plus question de faire partager ces développements avec le reste de la communauté “, conclut Stacey Quandt. Une raison supplémentaire de se débarrasser de sa gênante activité Linux.

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Jean-Baptiste Su, à San Jose (Californie)