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Comment T-Mobile bat des records de débit 5G aux Etats-Unis et pourquoi nos smartphones ne sont pas prêts d’en profiter

L’opérateur américain a atteint 3 Gbit/s de débit sur son réseau commercial en agrégeant plusieurs bande de fréquence 5G. On vous explique pourquoi les conditions ne sont pas réunies en France pour obtenir les mêmes performances.

T-Mobile annonce cette semaine avoir atteint un pic de 3 Gbit/s de débit descendant sur son réseau 5G standalone. Une performance. Il est en effet le premier à procéder à de l’agrégation de fréquences 5G sur son réseau commercial et avec des smartphones grand public.

Les appareils utilisés étaient des Galaxy S22. Leur particularité ? Ils embarquent le modem X65 de Qualcomm qui est capable de supporter l’agrégation de plusieurs ondes porteuses 5G. Concrètement, T-Mobile s’appuie sur trois porteuses. Deux d’entre elles exploitent la bande 2,5 GHz, et la troisième la bande 1900 MHz. L’intérêt, c’est de bénéficier d’une plus grande largeur de spectre, en l’occurrence 210 MHz, pour obtenir plus de débit et moins de latence.

Ce procédé d’agrégation n’est absolument pas nouveau. Il a été rodé avec la 3G et surtout la 4G. Ce qu’on a appelé la 4G+ à partir de 2014 reposait essentiellement dessus. SFR s’était montré particulièrement actif sur le sujet en atteignant les 500 Mbit/s en s’appuyant sur quatre porteuses. La différence, c’est que la 5G permet d’en cumuler beaucoup plus.

Il faut un réseau et des smartphones compatibles

Il est probable que les opérateurs français soient bientôt gagnés par cette effervescence et réalisent des tests en laboratoire. Toutefois, il faudra probablement attendre avant d’en bénéficier sur nos smartphones dans la vie réelle. D’une part parce qu’il faudrait que le réseau soit 5G standalone, c’est-à-dire qu’il ne fonctionne plus avec un cœur de réseau 4G mais un cœur de réseau 5G. Ce qui n’est pas prévu avant 2023 au moins dans le cas d’Orange pour le grand public. En attendant, les opérateurs pourraient éventuellement jouer sur la double connectivité et associer porteuses 5G et 4G, mais pas plusieurs bandes 5G.

Bouygues Telecom, Free Mobile, Orange et SFR n’ont pas forcément intérêt non plus à se lancer dans la course à l’agrégation. Fin 2021, seuls 4 % des utilisateurs avaient basculé sur la 5G en France. Le niveau d’adoption est encore faible au sein de la population et rien ne sert de se précipiter en absence d’un large socle d’abonnés 5G.

Par ailleurs, la majeure partie des smartphones 5G sortis depuis 2020 ne sont pas compatibles. Le modem X65 de Qualcomm n’a été présenté qu’au mois de février 2021. Il équipe le Galaxy S22 de Samsung sorti cet hiver et sera probablement présent sur le prochain iPhone 14 à la rentrée. Seule une minorité du parc sera concernée durant quelque temps encore.

On peut aussi supposer que les opérateurs français fassent le pari de patienter jusqu’à l’utilisation des fréquences millimétriques pour mixer du 3,5 GHz et du 26 GHz dans les centres urbains et les lieux de forte densité. Or, là encore, cela ne devrait pas arriver avant 2023, la procédure d’attribution ayant pris du retard.

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Source : T-Mobile


Amélie CHARNAY