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Comment le FBI infiltre le darknet pour faire plonger les cybercriminels

La police fédérale américaine dispose d’une copie du serveur de TorMail, un ancien service de messagerie anonyme. Ce qui lui permet aujourd’hui de confondre des cyberfraudeurs.

Fini le bon temps dans le darknet ! Les limiers du FBI redoublent d’efforts pour débusquer les cybercriminels qui se cachent dans ce web parallèle et interlope, et cela avec un certain succès. Le dernier en date a coûté la liberté à un certain Sean Roberson et ses complices, tous originaires de Palm Bay en Floride. Ces petites frappes (présumées) viennent d’être arrêtées, car ils fabriquaient sur commande des fausses cartes de crédit et les vendaient sur fakeplastic.net.

Ce site, créé en juin 2012, proposait aussi le matériel nécessaire pour fabriquer soi-même ces contrefaçons (cartes plastiques vierges avec bande magnétique, hologramme autocollant…). Au total, ce gang aurait vendu 69 000 cartes contrefaites, générant ainsi plus d’un million de dollars de revenus. Les clients payaient 15 dollars par carte contrefaite et 12 dollars pour une carte vierge. Les transactions se faisaient en bitcoin.

Mettre la main sur Sean Roberson et ses acolytes n’a pas été si simple. L’acte d’accusation indique que le FBI s’est appuyé sur un indicateur qui était déjà membre du site. Ce qui a permis aux agents d’infiltrer le système et de réaliser leurs propres commandes. Les numéros de suivi des paquets étaient générés en ligne, grâce au service web UPS Click-N-Ship. Ils étaient associés à une adresse Gmail qui, elle-même, renvoyait vers une adresse TorMail. Ce service de messagerie, qui n’est plus actif, faisait partie du « darknet » : il utilisait le routage Tor pour envoyer et recevoir de manière anonyme des messages.

Or – et c’est un peu le scoop que révèle l’acte d’accusation – le FBI détient une copie entière d’un serveur TorMail. Les agents ont récupéré ces données lors d’une enquête sur un réseau de pédopornographie. Le serveur en question était d’ailleurs hébergé en France (le nom du prestataire n’est pas précisé). Grâce à cette copie, le FBI a pu retrouver toutes les commandes passées sur fakeplastic.net depuis juin 2012. D’autres arrestations sont donc à prévoir…

Lire aussi:

Tor : le fondateur d’un site clandestin de drogue arrêté aux Etats-Unis, le 02/10/2013
La NSA n’aime pas TOR et s’échine à vouloir le casser, le 07/10/2013

Sources :

L’acte d’accusation contre Faceplastic.net
Le blog de KrebsOnSecurity

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Gilbert Kallenborn