Depuis décembre dernier, vous utilisez peut-être plusieurs fois par jour ChatGPT à des fins récréatives. Il faut dire que le chatbot d’OpenAI est aussi intéressant que fascinant. Sa capacité à comprendre et à répondre en langage naturel a réussi, en quelques jours, à impressionner des millions d’utilisateurs à travers le monde. Mais si jusqu’à maintenant le chatbot était accessible gratuitement, OpenAI, son créateur, a mis en place il y a quelques jours ChatGPT Plus, une version payante de son robot conversationnel censé apporter certains avantages aux utilisateurs.
Les chatbots, dix fois plus coûteux que les moteurs de recherche
Mais l’arrivée de cette version payante, en plus de celle gratuite qui reste malgré tout en place, n’a pas pour unique but d’offrir des fonctionnalités supplémentaires. C’est avant tout un moyen pour OpenAI d’amortir les coûts d’exploitation de son système.
Car cette technologie, somme toute encore assez jeune, coût bien plus cher à faire fonctionner qu’un moteur de recherche classique. Jusqu’ici, assez peu d’information sur le sujet n’avait filtré. Mais un rapport publié par Reuters permet d’en apprendre un peu plus. Comme l’avait laissé entendre Sam Altman, le boss d’OpenAI, dans un tweet publié début décembre, les coûts que représentent les calculs opérés par ces modèles d’Intelligence artificielle sont exorbitants. Et le prochain grand défi des géants du web sera de trouver la meilleure solution pour monétiser leurs chatbots.
we will have to monetize it somehow at some point; the compute costs are eye-watering
— Sam Altman (@sama) December 5, 2022
Interrogé par Reuters, John Hennessy, le président d’Alphabet (la maison mère de Google), a indiqué qu’un échange avec un modèle de langage comme ChatGPT avait probablement un coût dix fois supérieur à celui d’une recherche classique avec de simples mots-clés. Et quand bien même les résultats obtenus dans les moteurs de recherche intégrant ces chatbots généreraient des revenus, leur coût pourrait peser plusieurs milliards de dollars supplémentaires aux géants du Web.
En se basant sur un rapport de la banque Morgan Stanley, Reuters indique qu’une requête effectuée sur Google coûtait au moteur de recherche un cinquième de centime chacune. Si le géant de Mountain View finit par intégrer Bard, son chatbot, dans son moteur de recherche, cette somme pourrait augmenter de manière exponentielle, en fonction du nombre de mots générée par l’IA pour chaque réponse. Car ces modèles d’IA sont particulièrement gourmands en ressources, ce qui signifie également des dépenses en électricités plus importantes.
En partant du principe que le chatbot de Google génère des réponses composées d’une cinquantaine de mots, cela pourrait représenter un coût supplémentaire de plus de 6 milliards de dollars rien que sur l’année 2024 d’après les analystes.
Même si l’amélioration de ces modèles d’IA finira par faire baisser leurs coûts d’exploitation, les géants du Web comme Google et Microsoft qui souhaitent exploiter cette technologie dans leur moteur de recherche vont devoir trouver une solution. Ils n’auront sans doute pas d’autre choix que de ponctuer les réponses de leur chatbot par des liens publicitaires pour compenser le surcoût qu’ils représentent. Google et Microsoft pourraient par ailleurs décider d’adopter un système d’abonnement similaire à celui d’OpenAI avec ChatGPT Plus. À moins qu’ils finissent par l’inclure dans une option payante supplémentaire dans leur offre bureautique, Workspace chez Google et Microsoft 365 chez Microsoft.
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Source : Reuters
Alphabet n’est pas une filiale de Google, c’est sa maison-mère.
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