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Ces communes qui se bougent pour avoir du haut-débit

Gonfreville-L’Orcher et la communauté de communes Marquion déploient de la fibre optique ou du sans-fil pour ne plus être victimes de la fracture numérique.

Il existe encore des villes en France qui ne peuvent pas avoir l’ADSL, partiellement ou totalement. Pour sortir de la ‘ zone blanche ‘ et permettre à leurs administrés de profiter des nouveaux services liés à
l’Internet, les municipalités sont parfois contraintes de prendre les choses en main pour déployer leurs propres solutions, comme les y autorise désormais, sous certaines conditions, le Code général des collectivités territoriales.Dans la petite ville de Gonfreville-L’Orcher, près du Havre, totalement dénuée d’ADSL, Jean-Paul Lecocq, député-maire, a fait d’une contrainte ?” mettre en place un dispositif d’alerte ?” une formidable opportunité
d’entrer dans l’ère de l’Internet à très haut débit. En 2008, tous les foyers ?” 3 800 environ ?” seront donc connectés en fibre optique, gratuitement.Gonfreville a une situation particulière. Non seulement elle est située en zone blanche, mais elle est l’une des deux villes les plus dangereuses de France : entourée de 18 sites industriels à risques classés
‘ Seveso ‘ ; une falaise menace de s’écrouler, une rivière de déborder. En cas d’urgence, la mairie dispose actuellement d’un système d’alerte par téléphone, consistant à appeler les habitants qu’elle juge trop lents.
La fibre optique est apparue comme le moyen idéal de mettre en place un dispositif plus fiable.‘ L’année prochaine, tous les habitants de Gonfreville seront équipés d’un boîtier d’alerte relié à la fibre optique, permettant de passer le message pratiquement instantanément, explique Fabrice Timor,
adjoint en charge des nouvelles technologies. Nous avons choisi la fibre, car le Wi-Fi ne nous paraît pas assez fiable ‘, précise-t-il. C’est Axione qui a été choisi comme prestataire en charge de la délégation de
service public.

Des accords avec des FAI

Après plus de quatre ans de travail, la première soudure officielle du réseau en fibre optique a eu lieu le 12 juillet dernier. Il faudra deux mois pour finir l’installation dans la ville. La connexion jusqu’à l’abonné et la
distribution des boîtiers devraient aboutir à la fin du premier trimestre 2008. Pendant ce délai, la commune va signer des accords avec des fournisseurs d’accès à Internet pour que les Gonfrevillais puissent utiliser la fibre optique pour accéder à
Internet.La communauté de communes de Marquion, dans le département du Pas-de-Calais a, quant à elle, fait le choix des ondes hertziennes pour deux villes situées en zone blanche, Epinoy (à 100 %) et Oisy-Le-Verger (à 50 %).
‘ Nous avons choisi la technologie Hiperlan qui couvre plus de surface et de façon plus puissante que le Wi-Fi ‘, explique Fabrice Péru, en charge du dossier.La technologie Hiperlan (High Performance Radio LAN) est très peu répandue dans l’Hexagone, contrairement au Wi-Fi. Elle émet sur la bande des 5,4 Mhz, contre celle des 2,4 Mhz pour le Wi-Fi.
‘ La colonne vertébrale du réseau est installée depuis un mois environ ‘, annonce Fabrice Péru. Elle est constituée d’un réseau d’antennes placées sur le clocher des églises des villes
concernées.La communauté de communes fournira ensuite, à la demande et gratuitement, les antennes pour les particuliers.
Wifiland, le prestataire ayant remporté la délégation de service public, se charge du déploiement et proposera un abonnement à Internet aux personnes équipées. Les habitants
ont le choix entre trois formules, 512 Kbit/s, 1 Mbit/s ou 2 Mbit/s. Sur les 230 foyers qui pourraient y accéder, 50 d’entre eux ont déjà souscrit un abonnement.

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Karine Solovieff