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Capgemini sort de l’ornière

Après trois années consécutives de pertes, la première société de services française a retrouvé des couleurs en 2005. La faiblesse de sa marge d’exploitation en infogérance reste néanmoins un handicap.

Après trois années de vaches maigres, Capgemini a redoré son blason au cours du dernier exercice. La première SSII française a même annoncé des résultats 2005 légèrement supérieurs aux attentes du marché. Fait marquant : le retour
aux bénéfices, avec un résultat net de 141 millions d’euros, contre une perte de 534 millions en 2004. Surtout, la marge opérationnelle connaît une nette amélioration : elle progresse de 3,6 points, atteignant 3,2 %
du chiffre d’affaires. Une performance qui satisfait grandement Paul Hermelin, le PDG de Capgemini, mais sans euphorie. ‘ Nous sommes de retour dans la course. Mais pas encore revenus au premier
plan ‘,
a-t-il déclaré lors de l’annonce des résultats.La SSII affiche aussi une progression solide de son activité, soit 15 % à périmètre et taux de change constants. Elle est le fruit de la reprise de la vente de prestations de conseil, d’ingénierie et d’intégration de
systèmes en Europe, ainsi qu’en Amérique du Nord. Le plan Booster, lancé début 2005 outre-Atlantique, a en effet aidé au redressement de l’activité, qui redevient bénéficiaire au second semestre après quatre années de déclin.Dans cette zone géographique où sa taille critique est insuffisante, la société s’est repositionnée sur des segments précis : distribution d’énergie, grande distribution, télécoms et intégration du progiciel SAP. Le
quatrième trimestre, qui affiche une croissance à deux chiffres, a grandement contribué à ce rétablissement.

Accélération des prestations ‘ délocalisées ‘

La montée en puissance de l’infogérance explique également cette hausse des revenus. Cette activité se voit tirée par les trois contrats mirifiques signés avec l’entreprise de distribution d’énergie TXU, le
ministère des Impôts britannique (HM Revenue and Customs) et Schneider Electric. Seule ombre au tableau : l’infogérance a eu un impact négatif sur la marge d’exploitation. La marge opérationnelle, négative au premier semestre, ne
s’élève au second qu’à 1,5 % des revenus. La moyenne du secteur se situant entre 5 et 8 %.Pour gommer ce point noir, le groupe a lancé fin 2005 un plan baptisé MAP (Margin Acceleration Program). Il table sur 4 % de marge d’exploitation dès la fin 2006, et sur 8 % à la fin 2008. Ce plan comprend en
particulier la suppression de 700 à 900 postes (lire encadré), une orientation plus marquée vers des prestations de développement et de support d’applications, et une amélioration de la structure de coûts (notamment par la renégociation
des contrats non rentables).Une accélération du recours à des prestations ‘ délocalisées ‘ est aussi prévue. D’où le souhait de la société d’étoffer fortement ses effectifs en Inde : de 3 500 salariés
aujourd’hui à 10 000 salariés en 2007. Une opération qui devrait passer par l’acquisition d’une société locale.

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Olivier Discazeaux, avec Xavier Biseul