Les capteurs des appareils photo conventionnels sont équipés de filtres pour ne laisser passer que les rayonnements visibles : c’est notamment le cas des infrarouges. Seulement voilà, ces filtres sont trop forts pour les astronomes qui en viennent souvent à faire modifier leurs appareils artisanalement. Canon lance un modèle qui devrait les intéresser. Sept ans après la sortie de son premier reflex numérique dédié aux astronomes – l’EOS 20Da –, le fabricant propose l’EOS 60Da, une version modifiée de l’EOS 60D dont vous pouvez lire notre test ici.
Le capteur qui voit rouge
Le principal changement de cet EOS 60Da tient dans le capteur dont la modification du filtre passe-bas accroît la sensibilité dans les rouges – trois fois supérieure à un capteur traditionnel. Pourquoi cet intérêt pour le rouge ? Tout simplement parce que c’est, notamment, dans cette partie du spectre que les nébuleuses émettent une partie de leur rayonnement visible (nous ne parlerons bien évidemment pas des autres formes de rayonnement). Ces masses gazeuses sont le plus souvent majoritairement composées d’hydrogène, un élément qui émet dans le rouge – rayonnement Hα.
Pour le reste, l’appareil semble être le même que le 60D classique : écran sur rotule orientable, capteur CMOS APS-C de 18 Mpix, plage de sensibilité de 100 à 6 400 ISO extensible à 12 800 ISO, etc. Une question reste en suspens : selon nos recherches, le 20Da disposait en son temps d’un traitement du bruit numérique optimisé par rapport au 20D classique et on se demande si cet EOS 60Da a subi le même traitement de faveur. La réponse dans votre club d’astronomie le plus proche, que vous pourrez trouver dans les annuaires d’astrosurf et de webastro.
Le Canon EOS 60Da sera disponible à la fin du mois d’avril à 1 399 euros, soit 200 € de plus que le prix de lancement initial du 60D classique en août 2011. Compte tenu du caractère aléatoire et du prix des modifications artisanales (les forums parlent de 200 €), le surcoût ne paraît pas complètement déraisonnable, même si un 60D neuf se négocie à 900 euros sur le Net. Une fois encore, ce sont les vrais spécialistes, c’est-à-dire les astrophotographes qui auront le dernier mot.
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