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Cannondale Topstone Neo Carbon : on a testé un vélo gravel électrique à 9000 euros

Tout suspendu et électrique, le dernier gravel de Cannondale dispose en plus de la fourche la plus iconique du marché : la Lefty. Ce cocktail très savoureux se négocie au prix d’une Twingo.

Considéré comme l’un des meilleurs vélo Gravel du marché, le Topstone évolue en profondeur dans sa nouvelle mouture. Cannondale le dote désormais d’une motorisation électrique. Surtout, il est décliné dans une version « Lefty Oliver », la spécialité maison. C’est ce modèle, le plus haut de gamme du Topstone Neo Carbon, que nous avons testé.

Lefty : la fourche qui fait écarquiller les yeux

Le Topstone Neo Carbon n’est pas un vélo comme les autres. Ceux qui ne sont pas coutumiers de sa fourche « Lefty » ne peuvent s’empêcher d’être interloqués par ce vélo à assistante électrique (VAE) qui ne tient que sur une demie-fourche. Car c’est bien là la principale originalité de ce vélo électrique, il intègre, pour la première fois sur un modèle électrifiée, la fourche monobras chère à la marque américaine.

Cannondale. – Non, il ne manque pas un bout du vélo.

Passée cette première surprise, on ne peut qu’apprécier l’extrême soin apporté à la conception du vélo. Que l’on aime ou non le design de ce Topstone, force est de constater que la qualité de fabrication est au rendez-vous.
Les soudures ont été polies au millimètre, la batterie (amovible bien entendu) et le moteur Bosch sont particulièrement bien intégrées, les passages de câbles sont maîtrisés… finalement seul le plastique de protection du connecteur de la batterie laisse à désirer. Pour le reste, nous avons à faire à un vélo haut de gamme qui transpire la solidité. 

Cannondale – La version haut de gamme du Topstone Neo Carbon n’existe que dans ce coloris.

Lefty oblige, le Topstone Neo Carbon n’est pas le plus discret sur la route et sa robe verte ne lui sert pas vraiment de camouflage. Dès lors, il aurait été appréciable que Cannondale le dote d’une puce GPS ou de tout autre système de protection qui dissuade un tant soit peu une personne mal intentionnée de repartir avec. Le propriétaire, ou dans notre cas le testeur quelque peu paniqué à l’idée de rouler sur environ 9000 euros, ne peut que s’en remettre aux bons vieux cadenas… qu’il multiplie par trois. 

Un équipement haut de gamme et sans défauts

Ce n’est pas tous les jours que l’on monte sur un vélo à 9 000 euros et sans surprise, si le tarif est aussi élevé c’est aussi parce que l’équipement choisi par Cannondale pour son Topstone est de qualité. C’est notamment le cas de la transmission, et des freins, que l’américain est allé piocher chez SRAM et plus particulièrement au rayon spécialisé gravel.
En effet, depuis quelques années, ces modèles hybrides bénéficient d’un équipement spécifique, plus léger que celui des VTT mais aussi plus robuste que celui des vélos de route. C’est donc fort logiquement que Cannondale fait le choix d’un matériel haut de gamme spécialisé, ce qui ne nous empêchera pas de nous féliciter de la justesse de la transmission et du mordant des freins.

Dimitri Charitsis – 01 Net – Le cache en plastique pour protéger le connecteur n’est pas des plus robustes.

Aussi à l’aise sur les chemins qu’en ville

L’un des constats les plus étonnants après avoir parcouru quelques dizaines de kilomètres avec le Topstone Neo Carbon, c’est le degré de confort qu’il procure. La fourche Lefty Oliver y contribue, bien sûr, mais elle est plus que secondée par la suspension Kingpin à l’arrière du vélo.
Là encore, il s’agit d’une technologie spécifique au constructeur américain qui permet de fixer la partie arrière du cadre au tube vertical tout en autorisant un minimum de mouvement. Ce choix, qui pourrait paraître anodin apporte un amorti assez bluffant, sur les pavés ou les chemins caillouteux par exemple. Il  donne en tout cas au gravel de Cannondale une polyvalence assez rare.

Dimitri Charitsis – 01net.com – La fameuse suspension Kingpin.

De fait, il est assez difficile de trouver à ce Topstone un terrain de prédilection. Là ou d’autres gravel affichent une préférence pour un type de route, lui semble à son aise sur tout type de sentiers.
Bien évidemment, la géométrie et le choix d’un équipement spécifique contribuent à cette polyvalence, tout comme le moteur. En effet, côté géométrie, le VAE penche du côté du vélo de route d’endurance mais ce choix est aussitôt contre-balancé par celui des pneus de 650b (tubeless, s’il vous plaît), qui le collent à la route.
La conduite en Topstone est étonnement précise, et réactive. Cette sensation est sans doute amplifiée par le poids réduit du vélo, mais elle n’en demeure pas moins appréciable.
Au final, la plus grande réussite du Topstone, c’est peut être du côté des sensations de conduite qu’il faut la chercher. Le gravel électrique américain donne la sensation de pouvoir nous emmener partout sans être en difficulté nulle part. 

Enfin, pour ceux qui se poseraient la question, la fourche monobras n’a pas une grande incidence sur l’équilibre du vélo. Celui-ci est tout simplement étonnant. Bien sûr, on ne lâche pas les bras aussi facilement que sur son VTT, mais compte tenu du défi physique que cela représente sur le papier, l’équilibre proposé par Cannondale est à saluer. 

Le meilleur moteur est-il le plus adapté ?

Pour son joyau, Cannondale n’a donc pas tergiversé côté motorisation. L’Américain a tout simplement opté pour le meilleur moteur du plus reconnu des fabricants.
La dernière version du Performance Line CX (250W) offre 85 Nm de couple ce qui paraît presque démesuré pour un gravel. Et de fait, lors de notre test nous n’avons que très peu roulé dans le mode d’assistance « Turbo » privilégiant l’option « Sport » qui nous a paru plus adaptée. 

Dimitri Charitsis – 01net.com – Moteur comme batterie sont parfaitement intégrés au cadre du Topstone.

Cannondale a appliqué la même logique de sélection pour l’afficheur, optant là aussi pour le modèle le plus évolué de Bosch, le bien nommé Kiox.
La particularité de ce système, c’est qu’il est amovible. Si vous souhaitez en savoir plus sur le Kiox, lisez la partie que nous lui avions consacré dans notre test du Lundi 27.3, de Moustache.

Pour le reste, les performances du Performance Line CX sont désormais connues et saluées. Celui-ci procure une accélération relativement naturelle mais offre surtout la possibilité de doser l’assistance de manière précise selon sa forme ou le dénivelé.

Autonomie : le « tarif » Bosch

La fiche technique de la batterie du Topstone Neo Carbon nous emmène en territoire connu. Comme pour le moteur, c’est Bosch qui a été mis à contribution sur la partie autonomie.
La batterie 500 Wh du Gravel électrique est la même que celle que nous avons pu tester sur de nombreux vélos électriques tels que le Moustache Lundi, ou encore le Cannondale Canvas Neo.

Dès lors, la question qui se pose est celle de l’incidence de la fourche Lefty Oliver sur l’autonomie, et celle-ci est à notre sens minime. En effet, nous sommes parvenus à des résultats assez similaires qu’avec les autres vélos pourvus du même accumulateur, c’est-à-dire entre 80 et 100 km en mode sport, selon le relief et la température externe.
En d’autres termes, la batterie ne sera sans doute pas un frein lorsque l’envie vous prendra de faire prendre l’air à votre Topstone.
En revanche, la recharge peut s’avérer assez laborieuse dans la mesure où il faut pas moins de 4h30 pour faire le plein de sa batterie. Mais là encore, la performance est assez classique et la particularité du gravel de Cannondale ne change rien à l’affaire.

Verdict de la prise en main :

À 9 000 euros, ce Topstone Neo Carbon Lefty est un modèle d’exception. C’est peu dire que Cannondale a soigné son gravel. Celui-ci est doté d’un matériel très haut de gamme, du meilleur couple moteur/batterie de Bosch et de son afficheur le plus abouti.
Quant à la partie design et mécanique, Cannondale a su y mettre tout son savoir-faire pour un résultat tout simplement excellent. Car ce n’est pas tout d’empiler les bons composants et de soigner l’aspect de son vélo, encore faut-il que son comportement soit au rendez-vous. C’est sans doute là que le Topstone sort de la mêlée. À la fois dynamique, précis et confortable il donne envie d’avaler les kilomètres sur la route et dans les chemins mais cette polyvalence à un prix, et nécessite de casser son PEL.

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Dimitri Charitsis