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Bonnet d’âne pour des blogs de potaches

La communauté enseignante n’hésite plus à sanctionner les dérives ou les blagues de potaches postées par les élèves sur leurs blogs.

Depuis quelques semaines, ‘ lâcher ses coms ‘ ou poster la photo d’un prof ‘ à l’insu de son plein gré ‘ sur un blog peut mener tout droit au conseil de discipline. Avec un mauvais
karma, l’affaire peut même se terminer par une exclusion de l’établissement scolaire. C’est ce qui est arrivé depuis le début du mois de mars à une huitaine de collégiens originaires de toute la France. Ils avaient diffusé des photos, publié des
insultes ou des propos diffamants…Car, malgré la perception que peuvent en avoir leurs auteurs, comme il n’y a pas de droit spécifique à Internet, il n’y a pas non plus de code des blogs. Les règles de publication et leurs limites en matière de liberté d’expression sont
les mêmes que pour n’importe quel autre message posté sur Internet au vu et au su de tous.En dehors de l’engouement médiatique, ‘ les blogs sont un sous-sujet, explique Mathieu Le Rondeau, chargé de mission au
Forum des droits sur l’Internet. Un sous-sujet du droit à l’image, un sous-sujet du débat sur la liberté d’expression, un sous-sujet de la LCEN (loi pour la confiance dans l’économie
numérique). ‘
En clair, rien de nouveau sous le soleil. D’un point de vue technique tout du moins. Car pour tout un public adolescent, avoir son blog est presque devenu une question de survie. Un moyen de montrer au vaste monde que l’on existe ;
une façon de partager angoisses et petits bonheurs. Ils sont près de 1 650 000 à poster régulièrement sur
SkyBlog, leur service de blogs préféré.

Responsabiliser les jeunes

‘ Il faut sensibiliser les jeunes à l’idée qu’il y a une responsabilité à poster sur un blog, pour Mathieu Le Rondeau. Le blog ce n’est pas comme ces petits papiers que l’on s’échangeait en
classe. Avec les fils d’information RSS que l’on retrouve sur beaucoup de blogs, on ne peut plus trop contrôler où part telle ou telle information ‘
.Si pour l’instant, les établissements scolaires ont eu recours (peut-être maladroitement) au conseil de discipline, en réponse à certains dérapages constatés sur les blogs, la possibilité de porter l’affaire en justice, en cas de
diffamation par exemple, n’est jamais exclue.‘ On entrerait là dans une logique un peu folle ‘, tempère Mathieu Le Rondeau. Mais l’hypothèse n’en demeure pas moins plausible. Dans pareil cas, ‘ il faut savoir
qu’à partir de 13 ans un enfant est responsable pénalement. Au civil, c’est aux parents d’assumer les dommages et intérêts pour les mineurs de moins de 18 ans, à l’exception des cas d’émancipation. ‘
A travers son service de
médiation, et surtout son site d’information grand public, le Forum des droits sur l’Internet essaye de désamorcer les conflits. Droitdunet.fr, possède même
une section junior. A toutes fins utiles.

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Philippe Crouzillacq