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Blackphone : un smartphone anti-NSA basé sur Android

Les fondateurs de Silent Circle et Geeksphone créent une société commune pour fabriquer un smartphone capable de faire rempart à l’espionnage généralisé des services secrets. Il sera présenté en février, au prochain Mobile World Congress.

Face aux velléités de surveillance totale des services secrets, le front de la protection des données personnelles s’organise. Le spécialiste des communications chiffrées Silent Circle s’est associé avec Geeksphone, un constructeur espagnol de téléphones mobiles, pour créer Blackphone, un smartphone qui intégrerait le nec plus ultra en matière de protection des données : VPN, communications vocales chiffrées, messagerie instantanée chiffrée, stockage chiffré, chat vidéo chiffré, etc.

Peu de détails techniques sont connus pour l’instant. Le système d’exploitation est PrivatOS, un dérivé d’Android auquel on a intégré des fonctionnalités de sécurité. Sécurité qui serait également intégrée au niveau du matériel. Le terminal sera présenté le 24 février, à l’occasion du prochain Mobile World Congress de Barcelone. Le Blackphone sera vendu désimlocké et fonctionnera avec n’importe quel opérateur. Et c’est à peu près tout ce que l’on sait précisément à ce stade.

Dans un communiqué, les fondateurs de Blackphone expliquent que la gestion de la sécurité sera « dans les mains de l’utilisateur ». Ce qui suggère l’utilisation de canaux de communication point-à-point, avec un stockage local des clés de chiffrement. Par ailleurs, il est probable que le Blackphone s’appuiera également sur les technologies de Silent Circle, qui propose déjà une gamme de logiciels de communication sécurisés (messagerie instantanée, chat vidéo, téléphonie).

La Suisse, terre promise pour la protection des données personnelles

Le téléphone pourrait également s’appuyer, à terme, sur le projet d’email sécurité Dark Mail, créé par les fondateurs de Silent Circle et Lavabit. Ces deux sociétés ont été contraintes de fermer leurs services de messagerie à la suite des demandes un peu trop pressantes de la NSA et du gouvernement américain. D’ailleurs, il est intéressant de remarquer que la société Blackphone, une filiale commune de Silent Circle et Geeksphone, est domiciliée en Suisse, un pays particulièrement à cheval sur la protection des données personnelles. Les erreurs du passé guident les actions du futur…  

Une chose est sûre en tout cas, c’est que Blackphone ne sera pas le premier smartphone sécurisé. Beaucoup d’autres fournisseurs proposent déjà des produits de ce genre. Le français Bull, par exemple, propose un smartphone ultrasécurisé sous Android, baptisé Hoox. Il s’appuie sur les technologies de chiffrement de la société française Ercom. Il est certifié EAL4+ et conforme aux recommandations de l’ANSSI.

Là où le Blackphone pourrait réellement innover, c’est dans l’usage. Car jusqu’à présent, les smartphones chiffrés ont toujours eu un gros inconvénient : ils sont compliqués à utiliser ! Lors d’un coup de fil, ils obligent par exemple l’interlocuteur de l’utilisateur à utiliser lui aussi des mêmes technologies de cryptage. Du coup, on trouve ce type d’appareils que dans certains milieux particulièrement sensibles (grandes entreprises, R&D, gouvernements, etc.).

Ci-dessous une vidéo de présentation du projet Blackphone :

Lire aussi:

Première levée de fonds pour le projet Dark Mail, l’email vraiment sécurisé, le 02/12/2013
Deux services d’e-mails cryptés ferment leurs portes, le 09/08/2013
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Source:

Le site de Blackphone

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Gilbert Kallenborn