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BlackBerry : BB10 montre enfin son visage

Dans la tourmente, RIM continue d’élaborer le futur de ses BlackBerry et dévoile un peu plus le visage de son prochain BB10 attendu début 2013.

Depuis plusieurs mois, RIM, le constructeur des BlackBerry vit des jours difficiles. La marque, qui a inventé les concepts du smartphone, a raté le virage du tactile. Ses parts de marché se sont effondrées aux Etats-Unis et les analystes financiers américains voient l’entreprise prise dans une spirale mortelle. Pourtant, il fait le dos rond à la fois face à ces oiseaux de mauvais augure (la marque reste très présente en Europe et en croissance dans les pays émergeants malgré l’absence de nouveaux terminaux) et face aux coups du sort (RIM a connu une panne de son infrastructure qui a fortement affecté ses clients européens le jour même de la sortie de l’iPhone 5).

Contre vents et marées, l’entreprise poursuit son effort de réinvention. Elle élabore depuis deux ans son futur : BB10, un nouveau système d’exploitation mobile que RIM veut très novateur, non seulement à même d’offrir aux utilisateurs une expérience étonnante mais aussi à même d’ouvrir les scénarios mobiles vers de nouveaux horizons.

Alors que s’ouvre ce 25 septembre 2012 sa conférence développeurs annuelle « BlackBerry Jam Americas » (précédemment dénommée DevCon), le constructeur a dévoilé quelques nouveaux éléments de son BB10 illustrant quelques innovations embarquées dans son système. En mai dernier, le constructeur avait déjà rapidement soulevé le voile en démontrant trois aspects de son système.

Un confort d’utilisation indéniable

Cette fois, l’éditeur est rentré un peu plus dans les détails de l’interface utilisateur. L’écran d’accueil n’est pas vraiment original. Il reprend le principe actuel du PlayBook avec des pages d’icônes à la manière de l’iPhone. Principale différence : on peut directement sauter à n’importe quel page sans avoir à toutes les faire défiler. Mais ce menu classique masque des nouveautés bien plus intéressantes :

– Tout d’abord un nouveau BlackBerry Hub qui regroupe tous vos messages et toutes vos notifications qu’ils proviennent de l’e-mail, des messageries instantanées comme BBM, des réseaux sociaux (Twitter, Facebook, LinkedIn, etc.), ou des logiciels produisant des alertes.

– Ensuite une étonnante expérience utilisateur dénommée Flow et qui permet aux utilisateurs de jongler d’une application à l’autre sans s’en rendre compte. Typiquement, on passe de l’e-mail au calendrier, puis aux contacts sans s’en apercevoir. C’est comme si toutes les applications avaient l’étrange faculté des s’intégrer les unes dans les autres. C’est d’ailleurs exactement le cas : chaque application BB10 est ainsi capable de partager son contenu avec les autres sans avoir à faire de copier/coller grâce à une fonction Share qui n’est pas sans rappeler le talisman Partager de Windows 8.

– Enfin, il se révèle d’autant plus facile de jongler avec les applications, que BB10 est un vrai système multitâche qui prend soin de votre batterie. Lorsque l’utilisateur met en arrière-plan une appli, celle-ci n’est ni totalement active, ni totalement endormie : elle adopte un mode où elle affiche une vue miniature qui signale la dernière information reçue ou l’évolution de son état (là encore, cela évoque un peu les tuiles dynamiques de Windows 8, quoique sur BB10, seules les applications vraiment lancées affichent une vue miniature dynamique).

 

Retour aux fondamentaux

Mais l’annonce probablement la plus étonnante s’adresse aux clients originels du constructeur : les entreprises. Avec BB10, RIM trouve enfin une vraie parade aux problématiques du BYOD (Bring Your Own Device). Tous les terminaux profitent de deux contextes : un contexte Travail et un contexte Perso. Les deux univers cohabitent mais restent isolés.

Ainsi il est impossible de coller sur son e-mail personnel une information copiée depuis l’univers professionnel. Autre exemple, il est impossible de réaliser des captures d’écran lorsque le contexte Travail est activé. Autre exemple, on peut lancer le navigateur (ou toute autre appli) à la fois depuis l’univers Personnel et Travail. Dans le contexte Perso, l’utilisateur peut naviguer où il veut, alors que dans le contexte Travail il est limité par les stratégies définies par l’entreprise.

De même certaines applis ne peuvent être lancées que dans un contexte et pas dans l’autre. Une simple gestuelle (un glissé du doigt depuis le haut de l’écran) permet à l’utilisateur de basculer d’un contexte à l’autre. Et c’est le système lui-même qui garantit l’isolation de chaque univers. Il faut cependant noter que les applications Contacts, Calendriers et Hub (pour messages) fonctionnent en mode hybride. Elles permettent d’afficher les éléments des deux contextes à l’écran. En revanche chaque élément reste contextualisé. Impossible de faire suivre un e-mail marqué confidentiel vers un contact Perso par exemple.

Pas d’info sur les terminaux, mais un nouveau proto

Sans surprise, RIM ne dévoilera rien de ses premiers terminaux BB10 au cours de cette conférence. Même si l’on sait déjà que deux modèles débarqueront début 2013 : un entièrement tactile et un autre équipé d’un clavier physique. Ils auront pour mission de redorer le blason de la marque et de marquer son grand retour sur la scène internationale. Ça ne sera pas chose facile dans ce marché où les constructeurs se livrent déjà à une surenchère technologique (Apple iPhone 5, Samsung Galaxy SIII, Nokia Lumia 920, etc.).

Les photos qui ont circulé sur la Toile ces derniers jours sont en réalité celles d’un nouveau prototype destiné aux développeurs et dénommé « Dev Alpha B ». Plus proche d’un téléphone que d’une mini-tablette (contrairement au précédent prototype développeur), son design est d’une totale neutralité, histoire de ne rien laisser transparaître des futurs modèles.

Tout le défi pour RIM est désormais de prouver qu’il n’est simplement pas trop tard. Que sur ce marché relativement infidèle et actif (les utilisateurs changent d’appareils tous les 18 mois environ), les cartes peuvent encore être redistribuées. Pour cela, la marque peut compter sur le soutien des développeurs (car elle leur assure des revenus minimum) et sur celui des opérateurs (en recherche de solutions nouvelles et d’alternatives pour briser l’hégémonie d’Apple et Samsung et les contraintes que ces géants leur imposent).

 

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Par : Opera

Loic Duval