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Bienvenue à la Génération C !

Le consommateur-acheteur de base laisse la place au consommateur-créateur. Les publicités des constructeurs le montrent. Et de nombreuses sociétés pourraient tirer parti de cette nouvelle forme de consommation…

Les cabinets de spécialistes du marketing ne s’en sont pas remis. Depuis quelques mois, ils ont découvert un nouveau concept (révolutionnaire, cela va de soi…) pour les prochains mois : la Génération C.Brut de fonderie, cela suscite de nombreuses questions : qu’est-ce que la Génération C, faites-vous partie de la Génération C, est-ce que la Génération C s’essuie les pieds sur le paillasson ?, etc.Donc, la Génération C, telle qu’elle est définie par ces nombreux ‘ marketeux ‘, c’est la Générations des créateurs. Pas des consommateurs de yaourts, non, une race bien plus noble. Celle des acheteurs
qui font quelque chose avec ce qu’ils achètent, bref qui créent.Et, pour ceux qui connaissent la Génération Y (les ados nourris aux hormones de surconsommation), eh bien la Génération C n’a aucun rapport avec. Tout cela peut paraître fumeux, mais, bon, c’est du marketing…La Génération C envahit massivement les spots publicitaires. Celui de HP, qui ferait presque peur : à chaque moment de la journée, un type ordinaire utilise un appareil photo, imprime, scanne, bref il crée.Sans compter Sony, qui présente des photos de personnes lambda accompagnées d’un titre ronflant du genre : ‘ Roland Duchmolle, réalisateur de films, sa star préférée : sa petite
Camille ‘.
Bien sûr, malgré ce que ces publicités veulent faire croire, Roland Duchmolle réalisera toujours de pauvres films mal cadrés, surexposés, même avec une caméra Sony tout numérique à 10 000 euros.Mais la tendance n’est pas là : si les grandes marques poussent le public à jouer au créateur, que dis-je !, à l’artiste, un jour des gens vont y croire. Et ce jour-là, ils ne rechercheront pas seulement du
matériel, mais aussi des outils, voire des services.Une fois que Roland Duchmolle aura maladroitement filmé Camille, il sera bien content de trouver un service qui lui permettra de mettre ledit film sur un DVD, avec un menu. Et quand il aura photographié le petit Julien, il sautera de
joie si un professionnel lui propose de retoucher ses photos.Bref, Roland Duchmolle va devenir une cible de choix pour toutes les start-up à la recherche d’un business model. Reste à trouver le modèle économique le plus cohérent possible. Mais, pour cela, les
spécialistes du marketing ne vous seront d’aucune aide…* Rédacteur en chef adjoint de l’Ordinateur IndividuelProchaine chronique jeudi 11 mars

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Alain Steinmann*