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” Bien sûr, nous nous attaquons au commerce électronique “

Techniquement performant, le système OpenVMS reste pourtant quasiment dans l’anonymat. Mais Compaq semble vouloir reprendre les choses en main.

Le chiffre d’affaires de votre groupe s’est élevé à 4 milliards de dollars dans le monde en 1999. Comment votre base installée a-t-elle évolué en 2000 ? Notre chiffre d’affaires en 2000 sera le même que celui de 1999. Nous aurons eu 17% de nouveaux clients au niveau mondial. Bien sûr, nous en perdons aussi – surtout des clients Vax – mais nous gagnons des clients Alpha. Grosso modo, notre base installée reste stable. Evidemment, notre objectif est de faire migrer tous nos clients vers Alpha, à un rythme d’environ 50 000 par an. La moitié d’entre eux a d’ailleurs déjà procédé à cette migration. D’autant qu’elle est facilitée par des outils de portage des applications et par nos clusters mixtes Vax/Alpha, dont la moitié des propriétaires d’OpenVMS sont déjà équipés.Vous annoncez vouloir augmenter vos parts de marché. Comptez-vous modifier votre politique commerciale, et cibler des secteurs particuliers ? Oui, bien sûr, nous allons modifier notre politique commerciale. Nous montons en particulier un réseau mondial d’intégrateurs système. A priori, nous aurons un partenaire au moins par pays. EDS, par exemple, qui compte 1500 professionnels formés, est déjà présent dans le monde entier, et donc en France, où nous allons aussi travailler avec Euriware. En termes de cible, nous comptons renforcer notre position dans nos secteurs de prédilection, c’est-à-dire la santé, la finance, l’industrie, l’administration et les télécommunications. Mais nous allons bien sûr aussi nous préoccuper du commerce électronique et des dotcom. Je pense que celles-ci représentent déjà environ un tiers de nos nouveaux clients. La disponibilité a toujours constitué notre principal argument. Ainsi, un de nos clients n’est jamais tombé en panne pendant dix-sept ans… OpenVMS a ainsi permis une reprise rapide des salles de marché du Crédit Lyonnais après l’incendie du siège parisien de ce dernier.Votre notoriété demeure très faible. Beaucoup doivent même penser qu’OpenVMS n’existe plus. Comment comptez-vous y remédier ? C’est vrai. C’est un problème. Nous devons développer les relations directes avec nos clients plutôt que des actions de marketing. Par ailleurs, il nous faut renforcer la notoriété d’OpenVMS auprès des éditeurs. Pour cela, nous avons mis en place une stratégie à trois niveaux. Pour les 50 à 80 éditeurs auxquels nous sommes déjà fortement liés, comme Oracle, Computer Associates, BMC Software, etc. , nous consacrons 12 millions de dollars au support technique et marketing. Nous allons aussi aider un millier d’autres éditeurs. Enfin, nous allons nous concentrer sur les éditeurs phares du e-business. Parallèlement, nous proposons déjà gratuitement nos licences dans le secteur de l’éducation aux Etats-Unis, et bientôt en Europe. Nous essayons aussi de procurer du matériel d’occasion aux établissements. Enfin, nous avons monté un portail d’emploi spécifique à OpenVMS (1) pour mettre en relation les compétences disponibles avec les entreprises qui les cherchent.Le prix élevé de vos configurations ne devient-il pas un handicap par rapport à vos nouvelles cibles ? En particulier face à une concurrence comme celle des clusters NT ou Linux. Bien sûr, un système OpenVMS reste cher à l’achat. Plus cher qu’une configuration NT, sans nul doute ! Mais moins qu’un système MVS d’IBM, si l’on en croit le Gartner Group. De plus, le coût total de possession de nos environnements est plus intéressant que celui des clusters Unix (2) parce qu’ils tombent moins en panne.Quelles évolutions techniques importantes prévoyez-vous ? La nouvelle version de Galaxy. Cette extension apporte à la fois le partitionnement matériel – OpenVMS et Tru64 sur une même machine – et le partitionnement logiciel – plusieurs instances d’OpenVMS sur un serveur unique. Galaxy permet en quelque sorte à OpenVMS de faire fonctionner un cluster sur une machine SMP (Symmetric Multi-Processing). Un moyen de cumuler et d’accroître les bénéfices des deux technologies : performance et haute-disponibilité. La performance atteinte par OpenVMS reste en effet habi- tuellement à peu près linéaire jusqu’à 8 ou 10 processeurs. Mais lors de tests avec son SGBD et Galaxy, Oracle a constaté une quasi-linéarité jusqu’à 32 processeurs. Par ailleurs, le partitionnement logiciel est essentiel pour la consolidation de serveurs. On peut, par exemple, regrouper quatre grosses applications sur quatre ins- tances d’OpenVMS mais sur une seule et même machine. Ou encore affecter un traitement différé de nuit à une instance, puis la libérer de nouveau le lendemain matin pour une application de production.(1) openvms.monster.com
(2) Une enquête du cabinet Techwise, réalisée en septembre 1999 auprès de 125 responsables informatiques, a montré qu’un cluster de serveurs Alphaserver sous OpenVMS revient moins cher en coût total de possession sur trois ans que des clusters Unix d’IBM, Sun ou HP. Et ce surtout parce qu’OpenVMS présente le plus faible taux de panne de l’ensemble.

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Emmanuelle Delsol