Passer au contenu

Avec /e/, dotez-vous enfin d’un smartphone garanti sans Google

La fondation du projet open source propose de fournir des smartphones d’occasion Samsung Galaxy S7 et S9 avec le système d’exploitation /e/ préinstallé. Le but : attirer les utilisateurs qui veulent protéger leurs données personnelles, mais qui ne sont pas forcément bidouilleurs. 

Plus de 80 % des smartphones dans le monde tournent sous Android et, par conséquent, alimentent les bases de données de Google. Ceux qui veulent échapper à la pieuvre de Mountain View n’avaient, jusqu’à présent, pas vraiment le choix. Les seules alternatives étaient d’acheter un iPhone ou, pour les plus téméraires, d’installer et paramétrer une « custom ROM » basée sur Android, tel que LineageOS. C’est soit le luxe, soit la bidouille.

Une nouvelle voie commence à s’ouvrir avec /e/, un fork de LineageOS focalisé sur la protection des données personnelles. Il a été créé en 2017 sous la houlette de Gaël Duval, un vieux routier de l’open source qui avait déjà créé la célèbre distribution Mandriva Linux. Depuis la semaine dernière, la fondation /e/ – qui gère le développement de ce système d’exploitation mobile open source – propose de précommander des smartphones d’occasion Samsung Galaxy avec /e/ préinstallé.

Quatre modèles d’occasion sont proposés

Les personnes intéressées peuvent choisir entre quatre modèles : S7, S7 edge, S9 et S9+. A ce stade, il ne s’agit que de poser une option, ce qui permet à la fondation d’évaluer le besoin et de s’accorder avec les vendeurs d’occasion qui sont partenaires de l’opération. Le paiement interviendra dans un second temps. Les premières livraisons sont prévues pour début juin. La fondation s’engage à ne fournir que des smartphones d’occasion de haute qualité, « comme neufs ». Les tarifs devraient varier entre 279 et 549 euros avec un an de garantie.

e.foundation

Avec cette offre, l’idée est d’attirer de nouveaux utilisateurs. « /e/ est compatible avec environ 80 modèles de smartphones et il est possible de l’installer soi-même. Mais cela reste une opération réservée aux technophiles. Le préchargement du système permet de cibler ceux qui n’ont pas ces compétences », nous explique Gaël Duval. A ce jour, un millier de personnes utilisent /e/ au quotidien. Et cinq cent personnes ont d’ores et déjà posé une option pour obtenir un smartphone Samsung avec /e/ préchargé. « Ça démarre très bien, même plus qu’on espérait. La moitié des demandes vient d’Europe et un tiers des Etats-Unis », précise le chef de projet.

Bientôt, une boutique applicative

Actuellement en version bêta, le système /e/ s’appuie presque uniquement sur des applications open source : QKSMS pour les messages texte, OpenCamera pour la prise de photos/vidéos, un fork de K9-mail pour la messagerie e-mail, un fork de Chromium pour la navigation web, Etar pour l’agenda, etc. Seule l’application cartographique est propriétaire, en occurrence MagicEarth. Côté services, le moteur de recherche a été remplacé par le métamoteur SearX et la géolocalisation s’appuie, en plus du GPS, sur Mozilla Location Services. Quant aux services cloud, ils profitent de la plateforme open source NextCloud.

e.foundation

Comme /e/ est, à la base, un fork d’Android, on peut y installer pratiquement n’importe quelle application de cet écosystème. La fondation souhaite toutefois guider les utilisateurs. D’ici à la fin de la semaine, elle devrait présenter une boutique applicative où les logiciels sont notés en fonction du niveau de protection de données personnelles (« privacy score »). A moyen terme, la fondation veut également renforcer son modèle économique. A ce jour, elle s’appuie avant tout sur le financement participatif. Des services cloud Premium et un service d’installation à la demande devraient prendre le relais. « Les personnes pourront nous envoyer leur smartphone par la poste. On leur installe /e/ et on leur renvoie. Le coût sera autour de 50 euros », précise Gaël Duval.  

Source: e.foundation

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Gilbert KALLENBORN