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Avalanche d’outils pour dompter les coûts du PC

PC virtuels, PC lames, télédiffusion d’applications… De nouvelles technologies se combinent pour proposer un poste de travail plus flexible, et surtout moins cher à gérer.

Au secours ! Ils veulent de nouveau mettre au régime le client obèse. On connaît pourtant la chanson : ‘ Le PC coûte jusqu’à 10 000 euros par an en mises à jour, antivirus et techniciens
qui se déplacent sur chaque poste. ‘
Ce qui n’empêche pas la majorité des directions informatiques de laisser faire. Passer au client léger ? Beaucoup en rêvent. Mais le ticket d’entrée fait souvent
exploser les budgets. Sans parler de la défiance des utilisateurs, qui acceptent mal qu’on leur enlève ‘ leur ‘ PC pour le remplacer par un ‘ bête ‘ terminal. Résultat : le PC est vécu
comme un mal nécessaire, un centre de coûts opérationnels que l’on est déjà content de parvenir à stabiliser.Mais les fournisseurs reviennent à la charge avec une copie revue et corrigée. Ces dernières semaines, les annonces se sont multipliées chez Citrix, HP, Microsoft, NEC, Neoware, VMware, et Wyse. Fini, le tout client léger. Une palette
de technologies ?” du télédéploiement à la demande au PC lame, en passant par la virtualisation ?” est désormais proposée.Même l’approche terminal écran-clavier a évolué. Un protocole comme ICA de Citrix, qui déportait auparavant la totalité du bureau vers le terminal, a appris depuis quelque temps à ne déporter que l’application.
C’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles les clients Citrix utilisent aujourd’hui en majorité des PC : ils peuvent accéder à des applications précises, dans des conditions sécurisées.

Des applications télédiffusées à la demande

De nouvelles technologies viennent aussi gommer la dépendance au réseau d’une approche client léger. En particulier la télédiffusion, aussi appelée streaming, qui fonctionne un peu comme le télédéploiement de
logiciels (SMS, Tivoli, etc.). L’utilisateur demande l’accès à une application via une page Web. S’il y est autorisé, il reçoit un icône sur son bureau. Sauf qu’ici, l’application n’est pas
‘ installée ‘. Dès que l’on clique sur l’icône, tous les fichiers indispensables à son exécution immédiate (EXE et DLL) sont envoyés depuis le réseau. Le reste suit en tâche de fond. Au final, c’est
l’application complète qui est copiée en local dans un conteneur. L’installation à l’avance des applications sur les machines n’est pas nécessaire.Elles sont télédiffusées à la demande. Et comme les programmes s’exécutent en local, il n’est plus besoin d’être connecté au réseau pour les utiliser. Le fonctionnement sur un portable devient donc possible. Le
conteneur local est, en outre, totalement contrôlé par le service informatique. Lequel pourra, lors de chaque lancement, vérifier l’intégrité de l’application, la supprimer, ou en proposer une nouvelle version sans déplacer de
technicien.Plusieurs acteurs proposent ce genre de solutions : Altiris, Citrix et Softricity (racheté par Microsoft). Mais Citrix va plus loin en l’intégrant totalement à sa dernière version 4.5 de Presentation Server. Du coup,
une même icône sur le bureau lancera la version ‘ terminal ‘ d’une application, ou la version locale selon que l’utilisateur est ou non connecté au réseau. De même, il sera possible de forcer la bascule vers
une version bridée de l’application lorsque l’utilisateur est hors du pare-feu ; le tout totalement transparent.On reprochait aussi à l’approche ‘ terminal ‘ de ne pas rendre possible la personnalisation des PC. Plusieurs utilisateurs partagent, en effet, un même ‘ bureau ‘, qui
fonctionne sur le serveur.De nouvelles technologies attribuent désormais un PC par utilisateur. Ce peut être une machine virtuelle comme le propose VMware dans son offre Virtual Desktop Infrastructure (VDI). Mais aussi un PC réel au format lame rangé dans un
rack, comme le proposent Clearcube et HP (nouvelle initiative CCI). L’utilisateur retrouve donc son PC, mais celui-ci est désormais physiquement déporté dans la salle informatique, où il est plus facile à administrer.Le poste de l’utilisateur est remplacé par un simple terminal, dont les performances sont dictées par la puissance du PC lame associé ou par les ressources serveur que l’on souhaitera allouer. Ce terminal n’a
d’ailleurs rien à envier à un véritable PC, puisque l’on peut y brancher ses périphériques USB (clés, imprimante, Pocket PC, etc.). HP, qui commence à commercialiser cette offre en France, a déjà équipé la Banque Lloyd de stations de
travail lames pour libérer les bureaux de ses traders sans que ces derniers perçoivent de différence.Précisons que les fournisseurs ont largement amélioré leurs protocoles écran-clavier pour doper les performances des terminaux. HP s’appuie, entre autres, sur une compression propriétaire pour favoriser l’affichage en
quasi-temps réel. Même optimisation chez Citrix, dont la dernière version n’utilise que 256 Ko de bande passante là où plus de 2 Mo étaient requis. Il assure ainsi un affichage parfaitement fluide dans des applications comme
Autocad, Catia, ou Google Earth.

Des technologies à empiler

Même si la logique terminal oblige à être connecté, il est toutefois possible de télédistribuer l’image système en local, comme pour les applications. Le PC ou le terminal ‘ boote ‘ alors depuis le
réseau (technique PXE), et télécharge en local une image mémoire du système d’exploitation et des applications.La construction particulière de l’image permet de commencer à travailler au bout d’une quinzaine de secondes, alors que le reste est en cours de chargement. Comme une image fraîche est démarrée à chaque fois,
l’administrateur conserve un contrôle total sur le système et les applications qui fonctionnent. Utilisée sur un terminal, cette technologie offre la possibilité d’exécuter Windows sur du matériel autre que PC (ce que proposent Neoware
et Wyse). Et, sur un PC, d’emporter son ordinateur personnel au bureau et d’y faire fonctionner les applications de l’entreprise sans compromettre la sécurité ou la conformité légale de l’entreprise.L’ensemble de ces technologies gagnent également à être empilées les unes sur les autres pour accroître la flexibilité. Une même application sera, par exemple, utilisée soit en local par télédiffusion, soit sur un serveur en mode
terminal ou via une image système téléchargée sur le PC de la maison. Citrix semble le plus avancé sur la question, puisqu’il est le seul à associer l’ensemble des briques avec Presentation Server et son futur Desktop Server. Celui-ci
se montrera-t-il raisonnable dans sa tarification ? Lui dont le ticket d’entrée de ses produits fait fuir certains utilisateurs…

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Anicet Mbida