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Aux États-Unis, Amazon, Microsoft et Uber s’opposent à une loi pour la protection de la vie privée

La réplique californienne du RGPD ne convient pas à certaines entreprises de la Silicon Valley. Parmi les GAFAM, seul Apple ne s’est pas opposé au « Privacy Act ». Les autres disent s’inquiéter pour la prospérité de leurs activités.

Depuis le 25 mai dernier, le RGPD est en application en Europe. Cette loi sur la protection de la vie privée force les entreprises à être transparentes sur les données qu’elles collectent, et à donner plus de choix à l’utilisateur.

Aux États-Unis, la Californie travaille sur son propre règlement : le Consumer Privacy Act. Comme l’a remarqué The Verge, les géants américains n’en sont pas vraiment fans. Amazon, Microsoft et Uber viennent de faire d’importants dons à un groupe de lobbying opposé à ce texte, et ne sont pas les premières entreprises à tenter de bloquer le passage de la loi.

À lire : Comment le RGPD va protéger vos données personnelles

RGPD Lite

Dans les faits, le Privacy Act n’est pas aussi ambitieux que le RGPD. Là où la loi européenne exige des grandes entreprises qu’elles laissent aux clients le choix sur l’utilisation de leurs données, la version californienne laisse l’entreprise collecter ce qu’elle souhaite.
La grande nouveauté, c’est que l’utilisateur a le droit de demander ce qu’on a collecté sur lui, puis de demander à ce que ses données soient supprimées. La loi sera réservée aux Californiens et ne fonctionnerait que pour les demandes établies depuis la Californie, mais les entreprises s’inquiètent de la voir se propager dans tous les États-Unis.

Il y a quelques mois déjà, Google, Facebook, AT&T et Verizon avaient chacun fait des dons de 200.000 dollars à un groupe lobbyiste pour contrer l’application de la loi. Aujourd’hui, on apprend que Amazon et Microsoft ont eux aussi donné 195.000 dollars, et qu’Uber a contribué au groupe avec un chèque de 50.000 dollars.
D’autres entreprises Tech seraient également de la partie, et Apple semble le seul GAFAM à ne pas s’opposer au projet. Rappelons que son modèle économique ne dépend pas de la collecte de données, et que l’entreprise joue énormément sur le respect de la vie privée comme argument commercial.

À noter qu’ironiquement, Facebook ne fait désormais plus parti des opposants à cette loi. Après le scandale Cambridge Analytica et avoir été confronté aux sénateurs et représentants de la Chambre, Mark Zuckerberg avait annoncé que son entreprise ne soutiendrait plus le groupe d’opposition.

À lire : Mark Zuckerberg : « nous travaillons à un effort majeur de transparence »

Hypocrisie californienne ?

« Nous croyons que la loi californienne pourrait avoir des conséquences imprévues pour les entreprises et leurs clients, et qu’il existe un meilleur moyen de donner aux clients le droit à la vie privée qu’ils méritent. », a déclaré Microsoft dans un communiqué.

Ironiquement, l’entreprise fait partie des fervents défenseurs du RGPD et s’est toujours dite favorable à un élargissement mondial des droits possédés par les européens. D’autres entreprises des milieux bancaires et automobiles s’opposent elles aussi à la loi, et contribuent activement au groupe d’opposition.
De leur côté, les membres de la campagne pro-Privacy Act disent « complètement rejeter » l’idée selon laquelle les entreprises souffriraient une fois la loi passée, et qu’aucun modèle économique n’est réellement en danger.

Dans les prochains mois, les élus Californiens voteront pour ou contre le Privacy Act. Reste à savoir si les géants de la Silicon Valley réussiront à empêcher la loi, ou au moins à la faire évoluer en leur faveur.

Sources :
The Verge
Digiday

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