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Architecte système: des profils souvent hétéroclites

Chargé de l’évolution de l’ensemble des systèmes d’information, l’architecte SI doit prétendre à un vaste savoir-faire technique, issu d’une longue expérience.

“Architecte SI ? C’est un métier en perpétuelle évolution, dont la première préoccupation est la surveillance des performances des systèmes. Les ingénieurs sortis de formation il y a cinq ans ont déjà tout réappris”, explique Gaëtan Pons, conseiller en recrutement de GPSélection. Au sein des services informatiques, l’architecte de systèmes d’information joue un rôle clé : “Il a pour mission d’élaborer et de conduire les plans d’évolution des SI, et de veiller à l’optimisation des flux d’informations dans l’entreprise, résume Gaëtan Pons. En conséquence, il doit s’assurer en permanence que les solutions mises en ?”uvre sont optimales.”

Une expérience de cinq ans minimum

La fonction est à ce point stratégique qu’elle nécessite “un strict minimum de cinq ans d’expérience ?” dix ans sont le plus souvent requis. Les entreprises demandent avant tout des ingénieurs systèmes et réseaux ayant roulé leur bosse sur le plan technique “, estime-t-il. Les débutants ambitieux, pour peu qu’ils soient diplômés de préférence d’une école d’ingénieurs de rang 1, l’inscriront bien évidemment dans leur plan de carrière. Ils feront leurs armes dans les domaines de la conduite de projets et devront prétendre à plusieurs succès dans la mise en ?”uvre de systèmes d’information dans des domaines fonctionnels divers.Du point de vue de la personnalité, le poste requiert la curiosité nécessaire à une veille technologique vigilante, ainsi qu’une bonne capacité à anticiper et à communiquer : le postulant doit savoir qu’il lui faudra établir un dialogue constant avec ses collaborateurs. Les capacités d’encadrement sont, à cet égard très importantes. “Car les responsabilités de management d’équipes vont souvent de pair avec les responsabilités techniques “, poursuit Gaëtan Pons.Les compétences techniques exigées dépendent étroitement des entreprises et de leurs besoins. Mais elles incluent nécessairement une connaissance profonde de l’architecture et des fonctions du système d’information en place, des normes et des méthodologies de développement d’architecture. “Les connaissances logicielles doivent aussi s’accompagner de connaissances matérielles, principalement concernant les matériels de communication comme les routeurs. Tout ce qui touche aux réseaux est d’ailleurs primordial pour des raisons de maîtrise de la sécurité “, analyse notre interlocuteur. La sécurité étant entendue dans son sens le plus large, touchant à la fois les aspects fonctionnels (performances) et les aspects délictuels (intrusions, etc.).Un poste aussi pointu ne connaît guère de récession sur le marché de l’emploi. “Même si les architectes SI ne font pas défaut ?” car on peut pas parler de pénurie ?”, le véritable problème pour les entreprises consiste à trouver le bon, juge Gaëtan Pons. Elles recherchent majoritairement des profils techniques très hétéroclites, à l’image de leurs systèmes d’information.” L’oiseau rare est ainsi assuré d’une rémunération “de l’ordre de 53 360 euros (350 000 francs) par an dans le secteur public. Et de 60 980 à 68 600 euros (de 400 000 à 450 000 francs) dans le privé, avec des pointes à 76 225 euros (500 000 francs).”Du coup, de très nombreuses entreprises préfèrent recruter un architecte de systèmes d’information en interne. Surtout celles qui sont dotées d’une forte culture maison. “Autant par principe que par expérience, nous regardons d’abord dans nos propres équipes quand il s’agit de pourvoir un poste de manager, déclare Pierre Farouz, directeur des ressources humaines de la division services de HP France. Et nous ne recourons au recrutement externe que si c’est nécessaire.”

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Frédéric Pelloud