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Apple Watch : les fabricants de montres suisses vont entrer dans « une ère glaciaire »

Selon le co-inventeur de la Swatch, l’arrivée de la montre d’Apple va porter un solide coup à l’industrie suisse horlogère. Tout dépendra de la façon de réagir des hauts dirigeants des grands groupes du secteur.

On savait déjà que « l’hiver vient ». Maintenant, il se pourrait que ce soit purement et simplement une « ère glaciaire », un nouvel âge de glace… Interrogé par Bloomberg, Elmar Mock, co-inventeur de la Swatch, n’y va pas par quatre chemins quand il parle de l’effet qu’aura la Watch d’Apple sur le petit monde suisse de l’horlogerie.

« Apple va réussir rapidement », assène-t-il, « cela va installer une forte pression sur l’industrie traditionnelle des montres et sur l’emploi en Suisse ». « Tout ce qui s’inscrit dans la fourchette de prix allant de 500 à 1000 francs suisses est vraiment en danger, continue-t-il. Je m’attends vraiment à ce qu’un nouvel âge de glace s’abatte sur nous ».

Une menace sérieuse

L’annonce des prix des différents modèles de Watch a en effet suscité des réactions assez inquiètes en Suisse où le marché des montres représente environ 28 milliards d’euros annuellement. Si le patron actuel de Swatch continue pour l’instant  à marteler qu’Apple ne l’inquiète pas et ne réussira pas à ébranler l’industrie de l’horlogerie, Elmar Mock se rappelle lui du tremblement de terre qu’a été l’arrivée des montres à quartz à petit prix. Il déclare même trouver que les acteurs du marché commettent les mêmes erreurs qu’à l’époque. « Nous avons vu beaucoup d’arrogance dans l’industrie suisse de la montre ces dernières années, la smartwatch a été qualifiée de gadget et n’a pas été prise au sérieux », commente-t-il.

Avec ces trois modèles de Watch, Apple vise un large panel de prix. Et le modèle à 18 000 euros, aussi cher soit-il paraît finalement presque abordable comparé au tarifs d’une Blancpain dont de nombreux modèles franchissent le cap des 100 000 euros. Selon les analystes de la banque Barclays, l’introduction de la Watch pourrait cannibaliser jusqu’à 6% du chiffre d’affaires annuels de Swatch. L’impact ne serait donc pas neutre.

Besoin de réagir

Pour autant, comme le patron de Swatch, qui possède 18 marques de montres, dont Blancpain ou encore Breguet, le directeur de la division montre de LVMH ne semble pas inquiet. Pour lui, la Watch pourrait faire en sorte que la jeune génération porte à nouveau des montres et découvre le plaisir des montres mécaniques traditionnelles. Elmar Mock ne pense pas que l’industrie horlogère suisse soit morte, elle a juste intérêt à réagir rapidement selon lui et « une partie du marché suisse va souffrir fortement dans les deux à trois à venir », conclut-il.

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Notre dossier spécial Tout savoir sur la Watch

Source :
Bloomberg

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Pierre Fontaine