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Alcatel-Lucent et Wanadoo, en ligne de mire de la NSA

Les domaines alcatel-lucent.com et wanadoo.fr figurent dans une liste de cibles prioritaires de la NSA. Le cas de l’équipementier télécoms semble être celui d’un espionnage économique et industriel pour la maîtrise de technologies sensibles.

Parmi les documents révélés par Le Monde aujourd’hui, on apprend non seulement l’ampleur de la cybersurveillance effectuée par la NSA dans l’Hexagone, mais aussi quelques cibles de choix vers lesquelles ces opérations étaient tournées. Ainsi, dans l’une des slides, les noms de domaines « alcatel-lucent.com » et « wanadoo.fr » apparaissent dans une sélection de 35 domaines ciblés en priorité (« Higher Volume Domains ») entre le 1er et le 31 janvier 2013.

Alcatel-Lucent et Wanadoo, en ligne de mire de la NSA
Alcatel-Lucent et Wanadoo, en ligne de mire de la NSA – Alcatel-Lucent et Wanadoo, en ligne de mire de la NSA

Selon Le Monde, ces domaines étaient ciblés au travers d’un programme de surveillance complémentaire à celui de Prism, à savoir Upstream. Contrairement au premier, qui s’appuie sur des accords secrets avec les géants du web, le second se base sur l’espionnage des infrastructures télécoms de l’Internet : les réseaux terrestres et les câbles sous-marins. L’interception peut se faire de manière totale (enregistrement de toutes les communications électroniques qui partent d’un domaine ciblé ou y arrivent), ou peut être déclenchée de manière automatique à partir de mots-clés.

Une entreprise stratégique

Cette révélation prouve que l’espionnage américain ne se limite pas au contre-terrorisme, mais couvre également des sujets économiques. Dans le cas d’Alcatel-Lucent, on peut comprendre les motivations des agents secrets. L’équipementier télécoms franco-américain équipe un certain nombre d’opérateurs américains, mais aussi d’autres pays du monde. Par ailleurs, il est présent dans plusieurs segments de marché, comme les antennes et stations de base mobiles, les routeurs IP cœur de réseau ou les câbles sous-marins. Une connaissance intime des produits et des contrats dans ces domaines peut donc se révéler très intéressante pour une organisation comme la NSA.

Le flicage du domaine « wanadoo.fr », en revanche, est plus étonnant. Wanadoo était une ancienne filiale de France Telecom, devenu Orange. Selon Le Monde, un tiers des clients d’Orange, soit 4,5 millions de personnes, utilise encore aujourd’hui une boîte email sous ce domaine. A priori, cela paraît bien large pour une interception automatique. Malheureusement, les documents du Monde ne fournissent pas de détails sur les critères d’interception.

Lire aussi:

Comment la NSA a espionné les conversations téléphoniques en France, le 21/10/2013
Le Premier ministre, « choqué » par l’espionnage américain, le 21/10/2013
Notre dossier sur Prism et l’espionnage américain

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Gilbert Kallenborn