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Affaire de Nevers : les associations rappellent aux parents les précautions à prendre

Une adolescente de 14 ans a été enlevée par un pédophile récidiviste qui l’avait contactée sur le Net. Des mesures de prudence s’imposent.

L’affaire fait le tour des médias. Mercredi, un homme de 44 ans est interpellé près de Nevers. Il séquestre une adolescente de près de 15 ans qui a fugué de son internat en Moselle. Elle était entrée en contact avec lui sur un
forum Internet. Rien ne dit encore si la jeune fille savait que son interlocuteur était adulte. En tout cas, celui-ci était sous contrôle judiciaire, assigné à résidence à La Rochelle depuis le mois d’août, après avoir purgé une peine de prison pour
pédophilie. Il était déjà entré en contact avec ses victimes par Internet dans le passé.‘ Parmi les causes de déclenchement de fugue, explique une porte-parole de la Fondation pour l’enfance, qui a mis en place le service d’alerte SOS Enfants Disparus, nous observons
qu’une partie de plus en plus importante est due à Internet. Mais attention, ça ne représente toujours que 9 % des fugues ‘.
Non pas que les fugueurs n’aient pas eu la tentation de passer à l’acte auparavant, mais ils
ont trouvé dans ce média (à travers des contacts, des discussions, etc.) une motivation supplémentaire. ‘ Pour le reste, note Justine Atlan, directrice du développement de l’association, cette histoire ne révèle malheureusement rien de très nouveau ‘. La Fondation pour
l’enfance, qui, depuis 2004, se porte partie civile dans les affaires de pédophilie sur Internet, confirme : un cas ‘ hyper classique ‘.

Le dialogue parents-enfants

Une des difficultés, dans ce genre d’histoire, vient de ce que chat et forums n’ont rien d’illégal, contrairement à des sites pédophiles contre lesquels les pouvoirs publics ont décidé
d’agir en utilisant le filtrage. Pour autant, les parents ne sont pas totalement démunis.Les logiciels de contrôle parental permettent, selon les réglages, de filtrer chat, forums ou messageries instantanées. Mais ce sont les parents qui doivent le faire, ce qui n’est pas toujours le cas. Et encore, si
les fournisseurs d’accès à Internet sont tenus, depuis la fin de 2005 de
proposer des outils de contrôle parental gratuits, l’installation, elle, dépend des parents. Certains ne savent même pas que ce
genre d’outils existent.Et comme de toute façon, la technologie, ne sera jamais la solution miracle, il reste le dialogue entre parents et enfants. ‘ Il est de la responsabilité des parents d’essayer de laisser le moins possible leurs
enfants seuls devant Internet,
insiste-t-on à la Fondation pour l’enfance, de les faire parler de ce qu’ils y voient, de leur conseiller de ne jamais donner leur nom, leurs coordonnées ‘. Encore moins
leurs photos.Début décembre, e-Enfance mettra un autre outil à disposition des parents : un numéro de téléphone dédié à la sécurité des mineurs sur Internet. Appelé Net Ecoute Famille, il est accessible au 0820 200 000
(tarif local), ouvert aux parents comme aux enfants qui se posent des questions, sur ce qu’il faut faire, ne pas faire, sur comment installer et paramétrer un logiciel de contrôle parental et toute autre question sur le sujet.

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Arnaud Devillard