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Achetée par France Télécom, la jeune pousse garde son jardin

La Société de numérisation des villes vient d’entrer dans la famille Wanadoo. Ravie d’intégrer France Télécom, elle entend bien, toutefois, garder son indépendance.

Comment rester indépendant quand on rejoint un groupe comme France Télécom ? La Société de numérisation des villes (SNV) va bientôt le savoir. Connue des internautes pour ses photos d’immeubles parisiens et lyonnais sur le site des Pages jaunes, la SNV vient en effet de rejoindre les rangs de Wanadoo, après trois ans et demi de relations client-fournisseur. “Nous voulions dupliquer notre modèle à l’étranger en nous autofinançant. Les investisseurs étaient d’accord pour augmenter le capital de 25 à 30 millions de francs. Mais, au même moment, des négociations ont été engagées avec Wanadoo. Il a fallu faire un choix “, explique Nicolas Gagnez, l’un des trois fondateurs. Le c?”ur de la SNV a donc penché pour Wanadoo, tout en posant ses conditions. “Nous voulions garder la direction de l’entreprise, que nos projets soient menés à bien, et, enfin, que Wanadoo rachète toutes les parts. Ce n’est qu’après que nous avons parlé d’argent.”Nicolas Gagnez et les autres fondateurs, Gabriel Viellard et Pierre-Antoine Durgeat, sont dé-sormais assurés de conserver leur indépendance. Mais que pensent-ils du fait d’avoir aujourd’hui des chefs au-dessus d’eux ? “ Ce rachat ne change rien pour nous. Wanadoo nous demande juste de les prévenir lors des opérations de communication extérieure ou en cas de litige, et de rendre des comptes sur les finances. Ils sont d’ailleurs moins exigeants que nos investisseurs financiers.”La SNV gardera aussi la liberté de travailler avec tout client désireux d’accéder à son fonds photographique Visiocity (deux millions d’images aujourd’hui), sauf si ce sont des concurrents trop directs de sa nouvelle maison mère. La SNV participe déjà à certains développements des Pages jaunes en ligne, comme planresto. fr, le site de recherche de restaurants, récemment ouvert.Outre ses photographies bien connues, la SNV est prestataire de services, et a développé son propre outil de cartographie, Visiomap. La société n’oublie pas ses projets personnels. D’une part, continuer à numériser les villes françaises (Marseille, Nice et Toulouse en fin d’année, Lille et Nantes en début 2001, Bordeaux et Strasbourg à la mi-2001). D’autre part, sortir de l’Hexagone, avec, à l’hiver 2001, des villes comme Londres ou Munich.

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Guillaume Deleurence