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Abdallah Hitti ferme Blue Line et accuse les banques

La plate-forme de transactions dédiée au marché des micropaiements met la clé sous la porte. Créée par Abdallah Hitti (ex-KLEline), la société de services a vu trop gros, sans avoir les moyens de couvrir les risques financiers des transactions qu’elle gérait.

Second échec pour Abdallah Hitti. Après l’abandon de KLEline sous la pression de BNP-Paribas, Abdallah Hitti voit tomber à l’eau son deuxième projet dans le domaine du micropaiement. Blue Line vient d’être mise en cessation de paiement. Pourtant, “la situation était saine “, affirment les fondateurs.Selon l’un d’eux, Marc German, directeur marketing, la société avait presque atteint l’équilibre d’exploitation au mois d’août ?” autour des 200 000 euros. “Pour une start-up d’un an environ, c’est tout de même pas mal “, fait-il observer.Ainsi, même loin de ses objectifs de début d’année, la bonne santé financière de la jeune pousse, qui comptait une cinquantaine de clients marchands, semblait rassurante. C’était sans compter sur les partenaires bancaires qui ont, semble-t-il, réévalué à l’excès les taux de garantie exercés sur les flux monétaires du réseau Blue Line.” En règle générale, ces taux, qui sont censés garantir les banques des impayés, sont compris entre 6 % et 10 %. Mais nous avons démarré trop fort, avec beaucoup de flux. Et les banques ont réajusté unilatéralement ce taux sur une période de 180 jours, explique Abdallah Hitti. Nous étions donc obligés de mettre en réserve 25 % des flux transitant sur notre réseau. Ce qu’ont refusé nos clients marchands. Une autre solution aurait été de trouver 40 millions d’euros en fonds propres pour garantir nous-mêmes ces flux. “Même si une nouvelle levée de fonds de 6 millions d’euros avec un partenaire industriel était en cours, la partie n’était plus jouable pour l’opérateur. Et ce revirement de politique de la part des banques ne rassure pas Abdallah Hitti : “Dans le secteur, d’autres que nous ont été touchés “, estime-t-il. Pour Marc German, ” les banques cherchent à contrôler les flux financiers de A à Z. C’est peut-être un retour de bâton, mais on ne peut pas en être certain. Cela peut paraître surprenant alors que toutes ont des projets de micropaiement dans leurs cartons “.En conséquence, l’avenir de la filiale française qui opérait les services de micropaiement de quelques sites marchands américains est désormais entre les mains d’un administrateur judiciaire. La maison mère, basée au Luxembourg, conserve avec Ubizen, son prestataire technique, la propriété de la technologie.Et après s’être frotté au monde complexe de la gestion des flux financiers en tant qu’intermédiaire entre banques et sites marchands, Abdallah Hitti entend bien persévérer dans le domaine du micropaiement. “Je vais m’investir dans la technologie. Si un site marchand me demande de gérer son flux financier, je le mettrai directement en contact avec une banque “, affirme-t-il.
Abdallah Hitti aurait-il dans lidée de reproduire le business model de feu KLEline ?

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Frantz Grenier