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À quoi sert la pub ?

Imaginez l’audace : vous écrivez dans un journal qui tire une partie de ses recettes des revenus publicitaires ; et, un peu partout en ce moment,…

Imaginez l’audace : vous écrivez dans un journal qui tire une partie de ses recettes des revenus publicitaires ; et, un peu partout en ce moment, les annonceurs amollis s’assoupissent sur leurs budgets. Et vous, vous osez titrer : “À quoi sert la pub ?”…Vous voulez vous faire hara-kiri ou quoi ?Rassurez-vous, c’est pas moi qui m’interroge, ce sont les professionnels qui se posent cette roborative question, lors de la dernière “Semaine de la pub “. Avec en exergue un slogan : la pub au secours de l’économie. C’est quand ça va mal, ou plutôt, c’est quand on croit que ça va aller de plus en plus mal, qu’il faut com-mu-ni-quer ! Fallait y penser, non ? J’adore les pubeux : optimistes invétérés, ils ont toujours des idées formidables. Par exemple, leur syndicat a ressorti le fameux spot Superglue, qui depuis des années scotche un mec sans trucage les pieds au plafond. Il s’est rendu compte que le mec, il savait pas quoi faire de ses mains. En général, il ramassait sa cravate qui pendait en croisant les bras d’un air niais. Aujourd’hui, le mec, à l’endroit, tient un panneau qui affiche une courbe de ventes qui s’effondrent ; alors forcément quand il est collé au plafond à l’envers, les ventes… augmentent ! Fallait y penser, non ? Pas la peine de se demander pourquoi tous les patrons effondrés, aujourd’hui, sur leur chiffre d’affaires en capilotade, feront demain en souriant le poirier dans leur bureau. C’est ça la force de la pub : elle appelle ça “revisiter un mythe “. En tant que secteur économique, elle est sans doute le seul qui puisse se permettre de voir ses revenus baisser brutalement au premier nuage sans que cela ne remette en cause sa propre utilité. Elle tente de réagir contre cette volatilité des annonceurs et on comprend qu’elle doive faire preuve d’imagination. Allez un petit coup de main : un noir déguisé en blanc, qui nous serine dune voix chantante : “Y a bon les nouvelles technologies !” Ou un teasing de tags dans le métro, à chanter en rap : “Du beau… du bon… du bon Ebitda.” Comme ça, on y croira… peut-être.

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La rédaction