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Test : Mac Pro 2013, Apple frappe fort et redéfinit la station de travail pro

La nouvelle station de travail d’Apple est une réussite pour son design, sa conception intérieure et sa configuration. Reste à ce que les logiciels suivent.

L'avis de 01net.com

Apple Mac Pro 2013 Xeon E5 3,7 GHz

Equipement

5 / 5

Appréciation générale

5 / 5

Note de la rédaction

Note publiée le 22/01/2014

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Fiche technique

Apple Mac Pro 2013 Xeon E5 3,7 GHz

Processeur Intel Xeon E5-1620
Quantité de mémoire vive 16 Go
Type de stockage principal SSD
Processeur graphique AMD FirePro D300
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Apple Mac Pro 2013 Xeon E5 3,7 GHz : la promesse

Dévoilé en pleine fête du logiciel, lors de la WWDC 2013, le Mac Pro a mis de longs mois pour arriver sur le marché, puisqu’il n’est officiellement disponible que depuis le 19 décembre dernier, avec un approvisionnement qui se fait en douceur. Apple a donc pris son temps et les propos de Phil Schiller, son grand chef du marketing, résonne à nos oreilles au moment de le tester : « Apple, pas capable d’innover ? Mon c… ».
Le Mac Pro est en effet une nouvelle voie en termes de facteur de forme et de design. Une nouvelle vision de ce à quoi ressemble une station de travail, de production. Il se positionne tout en haut d’une pyramide mise à jour régulièrement chaque année, avec les MacBook Pro et les iMac. Mais mérite-t-il cette place au firmament ? A-t-il la puissance requise ? L’étoffe des héros ? Nos impressions en détails.

Apple Mac Pro 2013 Xeon E5 3,7 GHz : la réalité

Ce qu’Apple a réussi avec son iMac ultra-plat, à savoir définir le tout-en-un pour le reste de l’industrie, il l’a sans doute réitéré avec le Mac Pro. Ce cylindre de seulement 25,1 cm de haut et 16,7 cm de diamètre refonde en effet ce qu’on est désormais en droit d’attendre, non seulement d’une machine qu’on pose sur son bureau mais aussi et surtout d’une station de travail professionnelle.

Trans-portable

Sa compacité et sa relative légèreté peuvent vous faire envisager de le transporter dans une valise ou en tout cas avec une petite cargaison de matériel pro que vous emporterez pour travailler. On ne parle pas de mobilité, évidemment, mais de la possibilité, au besoin, d’aller s’installer quelque temps avec lui chez un client ou à l’autre bout du monde pour peu que des écrans Thunderbolt vous y attendent.
Pour mémoire, le Mac Pro, avant cette refonte, affichait dans les grandes lignes le même design depuis 2003 – il s’appelait alors le PowerMac – pesait plus de 18 Kg, pour un boîtier de 51,1 cm de haut, pour 20,6 cm de large et 47,5 cm de profondeur. Un beau bébé dont les parties supérieures en forme de poignée étaient surtout pratiques pour se scier les doigts en le portant.

Le monde du silence

Si le gain en compacité et légèreté est avéré, cela n’a pas été fait au détriment de la finition. Le boîtier noir en aluminium poli, qui paraît presque laqué, est irréprochable. Quand on l’ouvre, on note à l’intérieur que tout est en métal, sauf la grille de protection du ventilateur, qui est en plastique. On parle bien du ventilateur, car il n’y en a qu’un, là où le Mac Pro, jusqu’à sa mise à jour de juin 2012, en convoquait sept.
Cette économie de ventilateur se traduit par une discrétion totale. Jamais nous ne l’avons entendu hausser le ton, même lorsque nous jetions des vidéos 4K en pâture à la dernière mouture de Final Cut Pro (10.1). Là où les portables Pro d’Apple s’avèrent parfois un peu bruyants quand on monte en charge, le Mac Pro avance sans faiblir, sans faire parler de lui.
Un tour de force lié à la conception de cette « tour » originale. Les composants sont placés sur des cartes positionnées verticalement autour et au cœur d’un puits thermique. L’air entre par les évents situés en bas, où se trouve l’alimentation intégrée, puis est aspiré par le ventilateur vers le haut, où il ressort comme d’un cratère. En montant, il refroidit tous les composants, permettant au Turbo Boost, des processeurs Xeon Intel, et au deux cartes Fire Pro d’AMD de donner le meilleur d’eux-mêmes.
Malgré la configuration musclée embarquée – même sur le modèle d’entrée de gamme que nous avons testé – la seule différence entre un Mac Pro, qui travaille un peu, et un Mac Pro, qui travaille beaucoup, c’est la température de l’air expulsé.

Souci du détail et de la connectique

Si le design a prêté dès ses débuts à quelques railleries, difficile de ne pas voir dans ce boîtier un summum du savoir-faire d’Apple. Tout est réfléchi, dans le moindre détail. Ainsi, le Mac Pro est-il une machine pensée pour les monteurs vidéo. Ces derniers travaillent souvent dans le noir ? Dès lors pourquoi ne pas leur faciliter la tâche pour brancher de nouveaux périphériques ? On tourne ou penche alors la petite tour et toute la partie arrière qui comporte la connectique est rétroéclairée. On voit alors la prise casque audio, qui gère aussi les micros casques. La sortie audio numérique, les quatre ports USB 3, les six ports Thunderbolt 2.0, les deux ports Gigabit Ethernet (load balancing et double connexion réseau à volonté) et – grande première sur un Mac Pro – le port HDMI 1.4. Tout en bas, la prise secteur avec son câble au galbe conçu pour offrir une surface totalement lisse une fois branché.
Le Mac Pro est riche en connectique pour la simple et bonne raison qu’Apple l’a conçu pour durer dans le temps et pour être un noyau de puissance autour duquel vont venir se greffer des périphériques, soit en USB 3.0, soit en Thunderbolt 2.0 – 36 en tout en daisy chain. C’est donc ce potentiel d’extension extérieur qui justifie que le Mac Pro l’est un peu moins à l’intérieur.
Si le Mac Pro ne fonctionne pas sans son couvercle – et pour cause tout le système de refroidissement est lié à sa présence – on peut en revanche facilement l’ôter. On voit alors qu’il est facile de démonter le module de stockage Flash et qu’il pourrait à l’avenir être possible – mais pas facile – de changer le processeur et éventuellement les cartes graphiques, si Apple le veut bien, pour encore plus de puissance.

Puissance présente… mais aussi en devenir

Et le Mac Pro en a à revendre. Que ce soit pour la vidéo, le calcul 3D, ou encore la photographie. Nous l’avons ainsi soumis au test du montage de contenu vidéo 4K (4096×2160). Avec Final Cut Pro 10.1, qui a été optimisé spécialement pour le Mac Pro, le résultat est assez époustouflant. En optant pour le réglage « meilleure performance », on arrive à éditer quatre « flux » vidéos 4K, ce qui comprend des recadrages, des applications d’enchaînements, de correction et de filtre (notamment de couleurs) différents sur chaque élément. A aucun moment nous n’avons noté de ralentissement dans le fonctionnement du programme. La charge des processeurs montait évidemment mais n’a jamais été saturée. Les processeurs graphiques sont eux à la fête et donnent toute leur mesure avec un logiciel optimisé.
Avec Premiere, d’Adobe, nos essais (plus succincts) ont été également moins fructueux, les chutes de framerate sont plus nombreuses et la fluidité pas toujours au rendez-vous. Pour autant, des opérations qui pouvaient prendre jusqu’à cinq minutes sur les générations précédentes de Mac Pro – et un peu plus sur iMac – tombent désormais à une trentaine de secondes. Il y a donc un gain, même s’il semblerait que l’éditeur de Photoshop ait encore à travailler pour que son logiciel de montage tire pleinement parti de la puissance du Mac Pro.
Ce qui est d’ailleurs partiellement le cas sur Photoshop CC 14.2 justement, qui utilise au mieux les ressources d’un des GPU libres. Avec cette version, on obtient ainsi des scores légèrement supérieurs à ceux que nous avions obtenu en septembre 2013 avec l’iMac toute option que nous avions entre les mains. Un gain de quelques pourcents, qui se traduit par quelques secondes grapillées sur un ensemble de tests.

Il est peut-être nécessaire de préciser que les processeurs Xeon qui occupent les Mac Pro ne sont pas de dernière génération (Haswell), mais de la génération précédente (Ivy Bridge). Ils sont donc moins « performants », en revanche, ils bénéficient de plus de cœurs. En l’occurrence jusqu’à 12 contre quatre pour Haswell. Le choix des Xeon s’impose toutefois parce qu’ils sont dimensionnés pour les charges lourdes et le multithread, ce qui est par définition la base d’une machine professionnelle. De fait, au fil de nos tests, le Mac Pro ne semble pas prendre systématiquement le meilleur sur l’iMac, par exemple, alors qu’il est bien plus puissant. Ainsi, avec Cinebench, les tests qui mobilisent un seul cœur sont-ils favorables à l’iMac alors que l’entrée en jeu du multicoeur donne un avantage au Mac Pro. Pour comparaison historique, ce modèle 2013 est trois fois plus rapide que le premier Mac Pro pour les rendus multicoeur dans Cinebench 9.5.
Un état de fait qui ressort de manière accentuée avec un outil de bench global comme GeekBench (dans sa version 3). Pour la partie cœur unique, l’iMac 27 pouces de septembre 2013 affiche 3843 points contre 3569 pour le Mac Pro. Tandis que la partie multicoeur affiche 14504 pour l’iMac et un peu plus de 16 573 pour le Mac Pro.

On touche alors à la limite des outils de tests, pertinents pour des configurations grand public, qui le sont un peu moins pour des machines pro.
Ainsi, certains benchs qui soumettent les processeurs graphiques à une grosse charge de calcul n’attaquent qu’un processeur et non deux, amputant de moitié les performances mesurables. Or les puces Fire Pro sont faites pour travailler de conserve et ont été conçues pour le travail d’édition photo ou vidéo, par exemple, et un peu moins pertinente pour le jeu, par exemple.
Sur ce point, si nous avons réussi à faire tourner sans souci des jeux sous Steam sous Mac OS X, il va de soi qu’on n’obtient des performances très correctes mais en deçà de celles qu’on aurait eu avec des puces AMD ou Nvidia conçues pour le jeu.

Stockage ultra rapide

En revanche, ce qu’on peut mesurer avec la même précision et de manière comparable, c’est la vitesse du disque SSD intégré. Le MacBook Pro, en novembre dernier, avait placé la barre très haut avec des records en lecture/écriture jamais obtenus avec BlackMagic : respectivement 731 et 711 Mo/s. Le Mac Pro balaye tout cela avec une vitesse de lecture de 915 Mo/s au plus haut de ce que nous avons enregistré et des pointes stables en écriture à 792 Mo/s. On comprend mieux que l’importation de fichiers conséquents dans Final Cut Pro en plein montage ne ralentisse pas le traitement des autres données. Et il faut bien cela quand on transfert des données depuis une baie de montage en Raid 5 via Thunderbolt.

Et Windows aussi ?

En définitive, un seul défaut, le Mac Pro ne supporte plus que Windows 8 avec Boot Camp, qu’il nous a été impossible d’installer par ailleurs. Au demeurant, le Mac Pro ne domine pas encore de la tête et des épaules les autres Mac qui composaient jusqu’à présent l’alternative proposée aux professionnels : iMac et MacBook Pro. Mais il est une bête de puissance, dont ne peut pas encore prendre toute la mesure. Une machine qui devrait donc se bonifier, avec l’arrivée de logiciels optimisés pour ses configurations.

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